This website requires JavaScript.

Partager

Société

06.11.2018

5 dates clés où la Tunise a prouvé qu’elle était pionnière en matière de droits des femmes dans le monde arabe

Alors qu’un projet de loi soutenu par le Président Béji Caïd Essebsi, qui rendrait les femmes et les hommes égaux en matière d’héritage est en plein débat, retour sur ces 5 dates clés dans l’histoire de la Tunisie, qui ont fait du pays un pionnier dans le monde arabe en matière d’émancipation de la femme.

La Tunisie va t-elle marquer une sixième fois l’histoire et prouver qu’elle est une avant-gardiste dans le monde arabe en matière de droits des femmes ? Avec le projet de loi rendant les femmes et les hommes égaux en matière d’héritage dont le Président Béji Caïd Essebsi souhaite qu’il soit présenté aux parlementaires de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) cet automne, la Tunisie le pourrait.

Une potentielle avancée, qui s’inscrirait dans un certain nombre de décisions prises au fil des ans.

1956 : Un code du statut personnel du pays jugé progressiste

Entré en vigueur en 1956 sous l’égide du premier Président Tunisien, Habib Bourguiba, le code du statut personnel de la Tunisie est considéré comme étant le plus progressiste de la région. En effet, deux faits marquants y sont inscrits accordant plus de droits à la femme Tunisienne.

S’agissant du lien unissant l’homme et la femme, la polygamie est désormais interdite. De même, en matière de mariage, le consentement de la femme devient une condition préalable à leur union et concernant le divorce, la loi exige à partir de 1956, une procédure judiciaire.

Avec ce code, les femmes franchissent un pas supplémentaire dans le domaine de la politique et la vie quotidienne. Grâce à ce texte codifié, elles peuvent voter, se faire élire au Parlement, percevoir un salaire équivalent à celui des hommes et divorcer.

Dès 1956, la Tunisie prend de l’avance face aux autres pays de la région et accorde à la femme Tunisienne plus de considération.

À lire aussi

Yallarun : quand les femmes courent pour s’émanciper

2014 : Une nouvelle Constitution qui prône la parité

En janvier 2014, la Tunisie approuve l’égalité “sans discrimination” des “citoyens et citoyennes” dans sa nouvelle Constitution, un texte unique dans le monde arabe adopté à une large majorité, 159 voix pour sur 169 votants.

Dans l’article 20 de cette nouvelle Constitution, il est prévu : “Tous les citoyens et les citoyennes ont les mêmes droits et les mêmes devoirs. Ils sont égaux devant la loi sans discrimination aucune”.

Un pas en avant dans l’égalité entre les hommes et les femmes résidant en Tunisie qui est le fruit d’un compromis entre les islamistes d’Ennahda, majoritaires à l’assemblée, et l’opposition laïque.

Source : Twitter / KXXMZY

2017 : Une loi contre les violences conjugales

En juillet 2017, la Tunisie décide de protéger sa population féminine. Elle adopte pour cela, une loi décisive et historique pour les droits des femmes et choisit juridiquement de mettre un terme aux violences faites aux femmes.

Pour cela, la loi renforce la protection des victimes, introduit de nouvelles dispositions pénales et abolit des dispositions jugées rétrogrades.

Désormais, la loi reconnaît  “la violence physique, morale et sexuelle”, prévoit une assistance juridique et psychologique aux victimes en instaurant des programmes spécifiques et supprime un paragraphe du très controversé article 227 bis, qui prévoit l’abandon des poursuites contre l’auteur d’un acte sexuel « sans violences » avec une mineure de moins de 15 ans s’il se marie avec sa victime.

À lire aussi

En Arabie Saoudite, des femmes deviennent notaires pour la première fois

2017 : Les femmes tunisiennes peuvent épouser des non-musulmans

En 1973, la loi obligeait les hommes non-musulmans à se convertir à l’islam s’ils désiraient épouser une femme Tunisienne. En septembre 2017, ce décret a été levé en Tunisie :

« Tous les articles relatifs à l’interdiction des femmes tunisiennes de se marier non-musulmans ont été révoqués. En termes plus clairs, [l’interdiction comprend] le décret de 1973 et tous les textes similaires, » – Saidda Garrach, porte-parole du Président.

Une consécration pour les femmes, d’être libres d’épouser l’homme qu’elles souhaitent. Une avancée toutefois nuancée par certains couples à la suite de la levée du décret, qui ont rencontré quelques difficultés pour se marier.

2016-2017 : Les femmes sont majoritaires au Parlement

Grâce à son projet de loi adopté en 2016, sur une “parité verticale des sexes” permettant d’accroître le nombre de femmes au Parlement, la Tunisie est le premier pays du monde arabe à avoir plus de femmes parlementaires l’année suivante.

En 2017, le Parlement Tunisien comptait 73 femmes occupant un siège contre 63 l’année précédente selon les chiffres avancés de l’Assemblée des représentants du peuple. Un record pour face aux autres pays du Moyen-Orient. Si cette représentation ne se limite pas à la sphère politique, de nombreuses femmes ont accédé au pouvoir local lors des premières municipales démocratiques en 2018.

 

 

Publié le 6 November 2018