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Lifestyle

18.11.2019

Ali Baghdady revisite le tarab oriental à la lumière électronique

Musicien autodidacte, Ali Baghdady est aussi architecte de formation. Un art qui lui a sûrement apporté un certain sens de l’harmonie, qu’il emploie aujourd’hui à créer des structures musicales mélodieuses, jouant avec les espaces sonores. Il commence d’abord à donner des petits concerts au Caire à travers des reprises du musicien américain Tom Waits. Mais […]

Musicien autodidacte, Ali Baghdady est aussi architecte de formation. Un art qui lui a sûrement apporté un certain sens de l’harmonie, qu’il emploie aujourd’hui à créer des structures musicales mélodieuses, jouant avec les espaces sonores.

Il commence d’abord à donner des petits concerts au Caire à travers des reprises du musicien américain Tom Waits. Mais lassé de ne pas se chanter dans sa langue maternelle, il commence rapidement à créer ses propres compositions. En 2018, il fait partie des lauréats de la première édition du Mounirat El Fan, un tremplin artistique organisé par l’Institut Français du Caire et destiné à soutenir la scène émergente égyptienne dans les musiques actuelles. Une victoire qui lui permet de bénéficier de trois mois d’accompagnement à Paris et de se produire sur la scène du FGO-Barbara le temps d’un concert.

De retour à Paris, il effectue en ce moment une résidence artistique à la Cité internationale des arts, où il passe ses journées en studio pour préparer son premier album solo. Un mélange savoureux de musique arabe traditionnelle, de oud, avec des influences hip-hop et jazz, le tout porté par une voix enchanteresse qui emporte l’auditeur dans une une sorte de transe mystique. Il est en concert ce soir à la Cité Internationale des Arts, l’occasion de présenter quelques titres comme Faani فاني , El Ard الأرض, ou Bahr.

 

Peux-tu nous parler un peu de ton parcours musical?

J’ai appris la guitare tout seul vers l’âge de 12 ans en écoutant de la pop rock mais aussi des groupes comme Metallica. Puis progressivement, j’ai commencé à chanter et travailler ma voix. J’ai ensuite joué et chanté dans une troupe qui rendait hommage à Tom waits pendant cinq ans. Mais comme je suis égyptien, j’étais frustré de ne pas dans ma langue maternelle. J’ai alors commencé à créer mes propres compositions. Mais ma formation initiale est l’architecture et jusqu’à ce jour j’ai toujours été architecte en parallèle. J’ai décidé d’arrêter complètement l’architecture pour me concentrer sur la musique début 2019, car il devenait difficile de concilier les deux. Cela fait quatre ans que je suis enceinte de ce projet et il est temps de voir ce que ça donne.

Comment tu définis ta musique aujourd’hui?

C’est un mélange de musique orientale, de sonorités électroniques, avec des influences de post-rock, de hip hop et de jazz. J’ai été très inspiré par le tarab et la musique traditionnelle égyptienne avec Oum Kalsoum, Abdel Wahab, mais aussi par les cheikhs soufis et la mystique soufi. Je me suis formé pendant deux ans auprès du grand oudiste égyptien Hazem Shaheen et j’ai étudié la théorie du jazz afin d’intégrer ces harmonies à des sons plus classiques.

 

Quels sont les sujets qui t-inspirent quand tu écris?

Mes chansons comportent à la fois mes propres textes et ceux d’auteurs que j’apprécie. Je suis très inspiré par des questions philosophiques et spirituelles touchant à la conscience, comme les travaux de Carl Jung par exemple. Dans mes chansons, je m’interroge sur la manière d’avoir une vie meilleure, et de pouvoir faire sortir la lumière qu’on a en chacun de nous. Je n’ai pas envie de parler de sujets politiques, ce qui me parle plus c’est de me connecter avec les gens, à un niveau plus psychologique et spirituel.

Quels sont les oeuvres littéraires et cinématographiques qui t’ont influencé?

J’aime beaucoup les travaux sur la psychologie de Carl Jung ainsi que les études de Joseph Campbell sur le monomythe qui démontrent comment les légendes du monde entier racontent finalement toutes la même histoire. Je suis aussi très influencé par la poésie soufie avec des auteurs comme Ibn Arabi, Mansour al-Hallaj ou encore Ibn al-Fârid, ainsi que la fiction de l’égyptien Naguib Mahfouz ou du japonais Haruki Murakami. Côté cinéma, j’aime les films au réalisme magique, qui parlent à la fois au coeur et à l’âme comme ceux d’Alejandro Inarritu ou de Darren Aronofsky,

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Publié le 18 November 2019

#Egypte