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Art : DesertX s’invite dans le désert saoudien

La biennale californienne de land art Desert X passe d’un désert à l’autre, troquant pour la deuxième fois sa Californie natale pour l’oasis d’AlUla, en Arabie Saoudite. L’exposition d’art contemporain présente -gratuitement- 15 nouveaux artistes internationaux, du 11 février au 30 mars 2022.

Après une édition inaugurale réussie en 2020, suivie par une année marquée par le Covid-19, Desert X AlUla lance ce vendredi sa nouvelle exposition, prévue pour durer jusqu’au 30 mars. Au programme, des œuvres mises en place par 15 artistes internationaux au beau milieu des paysages désertiques et lunaires de l’oasis d’AlUla, une région clé du projet touristique de l’Arabie saoudite, située dans le Nord-Ouest du pays.

Comme pour faire écho à ce choix de géolocalisation, la thématique de cette nouvelle édition (Sarab) explore les notions du mirage, de l’illusion, du rêve, toutes intrinsèquement liées au désert, et à l’imaginaire de l’oasis. Le tout en essayant de mettre en lumière la dichotomie entre paysage naturel et création humaine.

 

Une programmation internationale et éclectique

À l’affiche, des oeuvres d’artistes saoudiens, ghanéens, suisses, anglais, américains, canadiens, palestiniens, polonais… Quinze créateurs au total, en provenance du monde entier, prennent la parole et présentent des travaux entre les dunes de sable et les éminences rocheuses d’AlUla, sous la direction artistique de Reem Fadda, Raneem Farsi et Neville Wakefield.

Sans aller jusqu’à spoiler la surprise, on y retrouve notamment les travaux de la saoudienne basée à Paris Shadia Alem. Elle présente à l’exposition un travail de sculpture inspiré de l’art de l’origami, ces pliages de papier originaires du Japon, mettant en pratique des notions de géométrie pour créer des formes qui font référence à la mythologie et à la littérature du désert arabe.

Les travaux de l’artiste ghanéen Serge Attukwei Clottey font quant à eux allusion à la mondialisation, à la migration, et la répartition équitable des ressources, et ceux de la canadienne Stephanie Deumer, basée à L.A. se situent quelque part entre nature et technologie, avec la création d’une serre souterraine. De nombreuses autres propositions sont à découvrir dans le cadre de l’exposition.

 

Un tremplin artistique

Rappelons également que Desert X AlUla vise à contribuer au patrimoine artistique de la communauté locale et de la région et à le perpétuer. C’est pourquoi les œuvres de l’édition 2020, signées Lita Albuquerque, Manal AlDowayan, Sherin Guirguis, Mohammed Ahmed Ibrahim, Nadim Karam et Superflex restent en place à AlUla, toujours visibles depuis l’éco-hôtel Habitas. En outre, le festival peut constituer un véritable tremplin artistique pour les jeunes artistes de la région. On observe par exemple que Rashed AlShashai et Muhannad Shono ont été sélectionnés pour travailler dans le cadre de la première résidence artistique d’AlUla, un programme de 11 semaines qui s’est déroulé jusqu’au 14 janvier 2022. De même, Zahrah Alghamdi, dont l’œuvre Glimpses of the Past a été présentée lors de la première édition de Desert X AlUla, a ensuite exposé son œuvre What Lies Behind the Walls, qui a été saluée par la critique lors de Desert X 2021 en Californie.