This website requires JavaScript.

Partager

Lifestyle

09.11.2022

Au Festival Medfilm, les nominés aux Oscars de la Tunisie et du Maroc

Parmi les surprises les plus intéressantes du Festival Medfilm qui se déroule à Rome début novembre, on trouve les deux films nommés aux Oscars pour la Tunisie et le Maroc respectivement. Tous deux ont fait un passage à Cannes, le premier à la Quinzaine, le second à Un certain regard.

Sous les figuiers, le deuxième film d’Erige Sehiri, est une histoire de sororité, de lutte contre le patriarcat au sens large et de conflit générationnel, le tout raconté dans le parc d’un beau verger tunisien, de mémoire rohmérienne. C’est un film de petits gestes et de petits regards, qui garde le rythme du documentaire sur lequel la réalisatrice s’est fait les dents avec Railway Men. Le cadre agricole suggère qu’il s’agit de personnes bloquées dans le passé, semblables aux protagonistes du Village de Shamalayan. Les filles attendent leur patron ensemble, montrant ainsi que les normes de genre prévalent toujours. Quand le patron arrive, ils s’entassent dans le bus. Bien que les femmes semblent progressistes et libérales, pleines de liberté lorsqu’elles flirtent avec leurs collègues masculins, elles sont également prisonnières de vieilles notions romantiques, éloignées du monde des vieilles femmes qui trient des figues dans des paniers latéraux. La distribution est composée de non-professionnels.

À lire aussi

3 films arabes à l’affiche du festival du film de Venise

La révolution des femmes travaillant sous le figuier – également utilisé comme métaphore sexuelle – n’est pas un acte violent ou révolutionnaire mais l’acceptation d’une honnêteté générale sur ce qui se passe à l’ombre de ces arbres.

Le Bleu du Caftan, l’amour moteur du monde

En revanche, Le Bleu du Caftan de Maryam Touzani, écrit avec son mari Nabil Ayouch, se déroule de nos jours dans l’une des plus anciennes médinas du Maroc, où un couple de quinquagénaires, Halim (Saleh Bakri, vu récemment dans Amira et Costa Brava, au Liban) et Mina (Lubna Azabal, qui reçoit également un prix pour l’ensemble de sa carrière au MED), tient une boutique traditionnelle de caftans et peine à répondre aux demandes des clients.

Pour faire face aux commandes, ils décident de prendre un jeune apprenti, Youssef (Ayoub Messioui). En particulier, la couture d’un caftan bleu est la commande la plus précieuse, dont la réalisation demande un effort énorme. Tous deux mènent une existence tranquille et modeste faite de petits bonheurs, comme manger des mandarines ou se promener ensemble. Pendant ce temps, nous voyons Youssef montrer un véritable intérêt pour son travail et une affection croissante pour Halim, qui semble croire en ses capacités. Mina, cependant, est sceptique et l’accuse même d’avoir volé du satin rose dans le laboratoire.

À lire aussi

Un film saoudien désigné “Meilleur film sur la gastronomie”

Le lien entre Halim et Youssef se renforce et implique progressivement Mina, dont la santé semble être en grave danger, ce qui conduit à une clôture émotionnelle de l’arc narratif, qui soulève des questions importantes sur la nature de l’amour en tant que moteur du monde.

Publié le 9 November 2022

#Maroc

#Tunisie