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Tech & Business

05.07.2018

Big data : une start-up arabe à l’assaut du marché mondial

Sonder et analyser le Net et les médias sociaux pour permettre aux entreprises de prendre des décisions stratégiques, c’est le crédo de Lucidya, une start-up saoudienne imaginée à Djeddah par trois jeunes visionnaires. Aujourd’hui leader dans la région du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord…

Derrière ses lunettes d’intello et son sourire timide, Abdullah Assiri affiche des ambitions pourtant décomplexées : « étendre (ses) activités et faire découvrir Lucidya aux Français ». Lucidya, c’est le nom de la start-up qu’il a fondée en 2015 avec deux autres associés. Une start-up que le trentenaire présentait en mai dernier au salon de l’innovation technologique Viva Tech à Paris. Sur les pavés de la rue Montorgueil, dans le 2e arrondissement parisien, le jeune homme évoque, enthousiaste, ses réussites, ses aspirations et les enjeux de ce que l’on appelle, dans le jargon, le « big data ».

200 millions de sites passés au peigne fin

Le « data », c’est justement le crédo de Lucidya. L’agence sonde et analyse 200 millions de sites, notamment les réseaux sociaux Twitter, Facebook, Instagram ou encore Youtube pour mettre en lumière les émotions cachées derrière les milliards de publications. Elle fournit ensuite aux marques une meilleure compréhension de leurs consommateurs et de leurs usages.  En bref, Lucidya « donne une voix aux consommateurs, celle que les marques écoutent », comme l’explique si bien son fondateur.

Comment tout cela fonctionne ? Il serait hasardeux de rentrer dans le détail, tant les rouages de Lucidya sont peu accessibles aux profanes… Pour faire simple, le concept utilise « le codage, l’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique, afin d’être capable d’extraire les émotions des individus qui rédigent les publications ».

Les données en langue arabe : un marché exclusif

La start-up a déjà fait parler d’elle à l’occasion du MENA Business Forum, un forum économique centré sur la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, qui s’était tenu à Berlin en avril dernier. Lucidya avait alors fait grand bruit en figurant parmi les deux start-ups finalistes d’une compétition voyant s’affronter plus de dix jeunes entreprises spécialisées dans les nouvelles technologies.

Un succès qui fait écho à celui de l’entreprise, déjà leader sur le marché régional, où elle n’a quasiment pas de concurrents. Un statut que Lucidya doit à son positionnement stratégique sur les données en langue arabe. « Ce qui différencie Lucidya des autres entreprises c’est qu’elle se concentre sur la langue arabe, explique Abdullah. L’arabe est une langue tout à fait singulière et très difficile à comprendre en réalité ». Voyant donc que la plupart des logiciels d’analyse des réseaux sociaux ne fonctionnent pas pour les contenus en arabe, et encore moins pour l’arabe dialectal, la start-up a su anticiper les dynamiques à l’œuvre dans la région et saisir les opportunités pour devenir une figure pionnière du marché.

L'équipe de Lucidya

L’équipe de Lucidya

Prochaine étape pour Lucidya : le monde

Aujourd’hui, Abdullah et ses associés visent plus grand et tentent leur chance sur le marché mondial. « Nos prochains objectifs, maintenant que nous avons réussi à gérer et maîtriser les données en langue arabe, seraient d’aller au-delà de l’arabe, ose Abdullah. C’est aussi l’objet de ma venue à Paris, de voir les opportunités de nous ouvrir aux autres langues ».

Le marché mondial du Big Data est en pleine explosion. Il a bondi de 28 milliards de dollars en 2016 à près de 35 milliards en 2017, et les prévisions de cessent d’augmenter. La seule région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) compte pour environ 4,5% du marché, un chiffre qui tend à s’amplifier, pour le plus grand bonheur d’Abdullah et son entreprise.

 

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