Les eaux turquoise de l’océan Indien clapotent doucement contre les rivages de cet archipel tanzanien où l’histoire a tissé une tapisserie culturelle unique. Zanzibar, avec ses 1,3 millions d’habitants et ses deux îles principales, Unguja et Pemba, offre bien plus que ses plages paradisiaques. Carrefour millénaire entre l’Afrique, l’Arabie et l’Asie, cet ancien sultanat conserve les empreintes de cette histoire fascinante dans chaque ruelle de Stone Town, son centre historique classé à l’UNESCO. Comment ce petit territoire est-il devenu l’un des joyaux culturels les plus captivants du monde musulman?
Un creuset historique entre trois continents
Dès le 8ème siècle, des marchands arabes et persans s’installent sur ces côtes, établissant des comptoirs commerciaux prospères. L’apogée arrive au 19ème siècle lorsque le sultan d’Oman, Sayyid Said, transfère sa capitale à Zanzibar en 1832, faisant de l’île le centre névralgique du commerce des épices et, tristement, des esclaves. Cette période marque profondément l’architecture de Stone Town, où 85% des bâtiments historiques reflètent l’influence arabo-persane avec leurs façades blanches et leurs portes monumentales en bois sculpté – dont 560 sont soigneusement répertoriées par les autorités patrimoniales.
La révolution de 1964 bouleverse cette société, lorsque l’archipel fusionne avec le Tanganyika pour former la Tanzanie actuelle, tout en conservant un statut semi-autonome et une identité culturelle distincte. Aujourd’hui, 98% de ses habitants pratiquent l’islam, faisant de Zanzibar l’un des territoires les plus islamiques d’Afrique de l’Est.
Une mosaïque culturelle préservée
L’identité zanzibarite se lit dans la mosquée Kizimkazi, construite en 1107, l’une des plus anciennes d’Afrique subsaharienne, dont les inscriptions coufiques témoignent de l’ancienneté de la présence musulmane. Les 376 000 visiteurs annuels peuvent admirer les 43 mosquées que compte Stone Town, reflet d’une pratique religieuse omniprésente. La culture swahilie, synthèse unique d’influences africaines et arabes, s’exprime à travers le taarab, musique traditionnelle née à Zanzibar, et la cuisine locale qui intègre les fameuses épices produites sur l’île – clous de girofle, cardamome, cannelle – dont l’exportation représente encore 7% du PIB local.
Les tissus colorés des kangas portés par les femmes véhiculent sagesse populaire et poésie à travers leurs proverbes imprimés, tandis que l’artisanat du bois sculpté perpétue des techniques ancestrales venues d’Oman et d’Inde. En visitant cette médina de Tunisie dont les 2,5 km de remparts abritent 38 315 habitants, on retrouve d’ailleurs des influences architecturales similaires.
Une exploration entre histoire et nature
Stone Town mérite une exploration approfondie de ses labyrinthes de ruelles, où chaque détail raconte une histoire: les baraza (bancs en pierre) qui ornent les façades, témoins d’une tradition de sociabilité, les 48 hammams historiques, aujourd’hui majoritairement fermés, et l’imposante House of Wonders, premier bâtiment d’Afrique de l’Est à posséder l’électricité et un ascenseur en 1883.
Au-delà du centre historique, l’archipel abrite la forêt de Jozani, refuge du singe colobe rouge, espèce endémique dont il ne reste que 3 000 spécimens. Les plages immaculées de Nungwi et Paje, dont le sable d’une blancheur éblouissante est composé à 95% de calcaire corallien, contrastent avec les plantations d’épices où des guides expliquent l’utilisation de 25 variétés différentes, comme dans ce souk de Fès avec ses 5000 artisans perpétuant l’art andalou depuis 1492.
Conseils pour un séjour authentique
La meilleure période pour visiter s’étend de juin à octobre, durant la saison sèche où les températures oscillent agréablement entre 25°C et 30°C. Pour rejoindre l’archipel, l’aéroport international accueille désormais 1,5 million de passagers annuels. Le transport local s’effectue en dala-dala (minibus collectifs) pour moins de 1$ le trajet, tandis que les hôtels varient de 20$ pour une chambre simple à 500$ pour un resort de luxe.
Respectez le code vestimentaire local: tenues couvrantes hors des zones touristiques, particulièrement pour les femmes. Les photographes apprécieront la lumière dorée du lever de soleil sur la plage de Matemwe, rappelant les jeux de lumière dans cette mosquée du XVIe siècle dont 249 fenêtres créent un jeu de lumière unique.
FAQ sur Zanzibar
Quelle est la différence entre Zanzibar et la Tanzanie?
Zanzibar est un archipel semi-autonome qui fait partie de la Tanzanie depuis 1964. Il possède son propre gouvernement, ses propres lois et une population majoritairement musulmane (98%), contrairement au continent tanzanien principalement chrétien.
Le tourisme à Zanzibar est-il compatible avec l’islam local?
Oui, mais avec des adaptations. Les zones touristiques offrent plus de libertés, tandis que dans les villages traditionnels et Stone Town, le respect des coutumes locales est essentiel: tenue vestimentaire modeste et sobriété pendant le Ramadan.
Pourquoi Zanzibar est-elle surnommée « l’île aux épices »?
Au 19ème siècle, Zanzibar produisait 90% des clous de girofle mondiaux. Aujourd’hui encore, l’archipel cultive plus de 25 variétés d’épices différentes, constituant une part importante de son économie et de son identité culturelle.
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