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Tech & Business

28.02.2023

Dinar koweïtien, bahreïni, jordanien, rial omanais… Pourquoi ces monnaies sont-elles les plus fortes ?

Quand il s’agit de monnaies, certains pays en ont de plus valeureuses que d’autres. Mais comment se fait-il que les monnaies du Koweït, de Bahreïn, d’Oman et de Jordanie soient si bien classées ?

En février 2023, le dinar koweïtien (KWD) est la monnaie la plus valorisée au monde, avec un taux de change d’environ 3,30 dollars américains par dinar. De même, le dinar bahreïni est la deuxième monnaie la plus valorisée, avec un taux de change d’environ 2,65 dollars américains par dinar. Le rial omanais et le dinar jordanien sont également très valorisés, avec des taux de change d’environ 2,60 et 1,41 dollars US par rial et dinar, respectivement.

Ces monnaies sont très prisées pour de nombreuses raisons, notamment parce qu’elles sont stables étant donné qu’elles sont arrimées au dollar américain, ce qui signifie que leur valeur est liée à celle du dollar. Cette stabilité procure un sentiment de sécurité aux investisseurs et aux entreprises qui opèrent au niveau international, car ils peuvent être assurés que la valeur de leur monnaie ne fluctue pas de manière significative.

La situation politique est aussi un élément majeur qui contribue à la valeur d’une monnaie nationale. Ces États arabes ont des gouvernements stables et connaissent peu de remous politiques. Cette stabilité contribue à maintenir la confiance des investisseurs, ce qui soutient par conséquent la valeur de leurs monnaies.

 

Les industries pétrolières : un élément important

Pour les États du Golfe (Koweït, Bahreïn et Oman) en particulier, un avantage supplémentaire entre en jeu, à savoir les revenus du pétrole qui sont utilisés pour développer les secteurs microéconomiques et développer les infrastructures, augmentant ainsi le PIB de ces pays. Cela permet à ces pays de maintenir leurs taux de change à un niveau élevé, ce qui leur rapporte davantage de revenus puisque leurs exportations sont très valorisées par rapport à leurs importations. En d’autres termes, la richesse générée par leur industrie pétrolière rend leur monnaie très convoitée.

En outre, le Koweït, dont la monnaie a la plus grande valeur au monde, bénéficie notamment d’un fonds d’investissement offshore très actif, le KIO, ou Kuwait Investment Office, basé à Londres. En effet, la moindre nouvelle concernant les affaires traitées par le KIO peut avoir une incidence sur la valeur de la monnaie. Par conséquent, ce fonds contribue à accroître la demande de dinar koweïtien, ce qui contribue à son bon classement.

 

Les transferts de fonds de la diaspora : L’un des atouts de la Jordanie

La Jordanie présente également quelques avantages particuliers qui méritent d’être soulignés. Par exemple, le pays reçoit un niveau élevé de transferts de fonds de sa diaspora, qui constituent une source importante d’entrées de devises et représentent une part significative du PIB du pays. Ces entrées de fonds servent à raffermir la balance extérieure de la Jordanie, ce qui est salutaire pour la valeur monétaire de la monarchie.

 

Pourquoi n’est-ce pas le cas pour les autres pays du Golfe ?

Mais on peut se demander pourquoi donc les monnaies saoudiennes, émiraties et qataries ont moins de valeur que celles de ces 4 pays, alors que l’Arabie saoudite, les EAU et le Qatar sont aussi stables, avec quelques-unes des économies les plus puissantes du monde.

Or, l’histoire financière du Koweït, d’Oman, de Bahreïn et de la Jordanie a beaucoup de mérite à ce que ces pays aient des monnaies très valorisées.

Ces quatre pays ont très tôt rattaché leur monnaie à d’autres monnaies puissantes, principalement la livre sterling et, plus tard, le dollar américain, à des taux qui leur ont donné un avantage considérable sur d’autres pays, y compris leurs voisins. Dans le cas de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et du Qatar, leurs monnaies descendent d’autres monnaies coloniales britanniques telles que les monnaies basées sur les roupies indiennes ou le Thaler de Marie-Thérèse. Par conséquent, lorsque toutes ces monnaies sont passées au dollar américain, les monnaies du Koweït, d’Oman, de Bahreïn et de la Jordanie, qui descendent de la livre britannique, disposaient d’un avantage initial considérable qui a été maintenu par la stabilité macroéconomique de ces États.

À titre d’exemple, en 1980, lorsque le dinar bahreïni a été rattaché au DTS du Fonds monétaire international (FMI), il était évalué à un taux de 1 USD = 0,376 BHD, alors qu’en 1986, le riyal saoudien était rattaché à un taux de 1 USD = 3,745 SAR.

 

Publié le 28 February 2023

#monde arabe