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Histoire & Patrimoine

30.09.2022

En Irak, la renaissance des marais mésopotamiens au nom de la durabilité

Dans la région de Hammar en Irak, l’organisation à but non lucratif “Un Ponte Per” construit un village éco-durable qui rejette les principes du tourisme de masse et vise à préserver une région dévastée par la guerre, la sécheresse ainsi que la pollution. C’est ainsi que le berceau de la civilisation est ressuscité.

Un village traditionnel, construit selon les anciennes techniques locales, pour contribuer à la renaissance des marais mésopotamiens, depuis 2016 patrimoine de l’Unesco, berceau de la civilisation sumérienne et, potentiellement, destination d’excellence dans un Irak qui tente aussi de se relancer touristiquement après les années noires et les conséquences de la guerre.

L’initiative revient à l’association romaine “Un ponte per” (Un pont pour), qui a été créée lors du premier conflit contre l’Irak, en 1991, et qui, depuis lors, continue à suivre les événements dans ce pays, ainsi que d’autres situations de crise. L’histoire des marais situés entre le Tigre et l’Euphrate est longue et mouvementée. Il s’agit d’un cas rare de paysage aquatique au milieu du désert, avec une faune riche et des établissements humains très anciens en parfaite symbiose avec l’environnement.

Une zone longtemps sinistrée

La zone, constituée principalement des marais Central, Hawizeh et Hammar, représentait le plus grand écosystème de zones humides de l’Eurasie occidentale : elle abritait des millions d’oiseaux et constituait une zone de transit pour de nombreux autres oiseaux migrateurs, notamment des flamants, des pélicans, des sarcelles et des hérons venus de Sibérie pour rejoindre l’Afrique.

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Son assèchement, qui a commencé dans les années 1950 et s’est poursuivi dans les années 1970 pour ouvrir de nouvelles terres à l’agriculture et à l’exploration pétrolière, s’est accéléré dans les années 1980 et à la fin des années 1990, sous la présidence de Saddam Hussein. La construction massive de barrages et de canaux pour chasser les habitants, des musulmans chiites en rébellion contre la domination sunnite, en est également responsable.

Une mission de l’UE et l’ONU pour la préserver

En 2003, lorsque le régime a été renversé, les marais n’avaient plus que 10 % de leur superficie initiale. Dans les années suivantes, cependant, l’anarchie dans laquelle le pays a longtemps vécu a paradoxalement contribué à leur renaissance. Les habitants sont revenus, ont détruit les barrages et les superstructures et ont rétabli l’aspect et les caractéristiques des lieux.

Le lieu est également caractérisé par la typologie traditionnelle des logements, parfaitement adaptée à l’habitat et utilisant des matériaux disponibles localement, tels que les joncs et le limon. Il ne faut pas oublier le mode de vie des habitants des marais, qui entretiennent une relation symbiotique et totalement durable avec leur environnement naturel.

Le projet “Sumereen” porté par l’association Un Ponte Per, financé par les Nations unies et l’Union européenne vise aujourd’hui à met en place un système de préservation et d’éco-tourisme pour les anciens sites archéologiques sumériens et les zones humides des marais irakiens.

Publié le 30 September 2022

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