Ibi Ibrahim, l’artiste yéménite en partenariat avec Balmain

Ibi Ibrahim est un artiste complet. Souvent inspiré par son environnement immédiat, son travail reflète une pratique artistique qui a régulièrement évolué pour refléter ses expériences personnelles et les étapes de sa vie au cours de la dernière décennie. Ses premiers travaux abordent les questions de sexualité, de genre et de tradition à travers le Moyen-Orient, y compris dans son Yémen natal.

Une histoire commune avec le créateur

Olivier Rousteing a remarqué l’originalité d’Ibi Ibrahim lors d’une exposition à l’Institut du Monde Arabe de Paris, dans le cadre de l’exposition Divas en 2021. Les deux hommes partagent en effet un parcours commun, autrement dit une corde sensible commune, qui trouve son origine dans le fait que Rousteing a été adopté à la naissance. La recherche de son identité entre sa famille adoptive française et ses racines africaines biologiques a marqué ses projets artistiques. Ibrahim, quant à lui, considère que son identité a été façonnée par son héritage arabe. Bien que né aux Etats-Unis, le photographe a grandi entre le Yémen, les Émirats, l’Irak et la Libye avant de retourner en Amérique et de voyager en Europe, notamment à Berlin.

“Il existe une autre maison qui vit en nous. C’est là où nos histoires sont nées, et où nos rêves voyagent souvent.”

 

“My friend in Balmain”

La série de photographies réalisée par Ibi Ibrahim met en avant ses propres amis américano-arabes, originaires de nations dont l’art et la culture sont souvent mis au second plan car associées à l’agitation. L’idée était de rendre compte d’un héritage mixte, deux fois plus riche en patrimoine.

Maryam représente l’Irak, Lylla est syrienne et libanaise, Jenna vient de Palestine, et Hadi, Anisa et Mohammed sont également originaires du Yémen. Les modèles sont mis en scène dans des décors sobres, dans un style noir et blanc. Ils sont vêtus de kaftans oversized faits de matières nobles et ornés de sequins, des looks bohèmes et en quête de liberté qui mettent à l’honneur leurs riches origines.

 

“Je considère que c’est un privilège d’être yéménite”

Tout au long de son œuvre, Ibrahim aborde la notion de migration et de dépossession. Ibrahim considère qu’il a une responsabilité de représentation et de promotion de toutes les faces du Yémen. Son travail se résume à un éveil des consciences pour ceux qui y sont exposés. Engagé sur tous les continents, Ibrahim a fondé Romooz Foundation, une association à but non lucratif dédiée à la reconnaissance des arts et de la littérature au Yémen.