This website requires JavaScript.

Partager

Lifestyle

10.09.2020

Ismail Zaidy, jeune espoir masculin de la photographie marocaine

À seulement 23 ans, le photographe autodidacte Ismail Zaidy se hisse comme l’espoir de sa génération en transportant la photographie Marocaine au delà des clichés et de ses frontières.

Depuis un an, Ismail Zaidy ne cesse de faire parler de lui. La presse internationale a été séduite par son travail à la fois poétique et décalé. Des clichés que le jeune photographe prend avec son appareil photo depuis la terrasse de sa maison familiale qu’il a depuis rebaptisé studio Sa3ada, le studio bonheur avec sa fratrie. Une famille qui est au coeur de la culture marocaine, et à laquelle il rend hommage dans sa pratique. À travers ses photos aériennes aux couleurs franches, il dresse un portrait abstrait et stylisé de sa culture, qu’il compte bien sortir des motifs traditionnels et orientalistes.

 

Quand as-tu commencé la photographie?

J’ai commencé à prendre des photos il y a environ deux ans juste avant de terminer mes études à l’Université. Ma mère était photographe donc il y avait quelque-chose qui bouillonnait en moi et me poussait à poursuivre la même voie. J’ai commencé en prenant des photos de mon entourage sur ma terrasse et après quelque temps, j’ai pris cela plus sérieusement. J’utilisais tous les moyens disponibles pour développer et évoluer.

À quoi ressemble ton processus créatif?

Mon processus créatif commence toujours avec une idée, ensuite je recherche des de différents marchés aux puces, et je coordonne finalement un shooting avec mon frère et ma soeur. Ma famille est une source d’inspiration. Mes frères et soeurs pose souvent pour moi et je dois admettre que je les appelle souvent pour compenser le manque de modèles ici. Parfois tout est mis en attente, quand ils ont des examen. Ils sont mes premiers supporters, une grande partie de mon travail et aussi très protecteurs. Mes influences artistiques sont aussi empreintes de mes origines marocaines, je suis très intéressé par l’héritage que les ancêtres nous ont laissé.

Tu utilises beaucoup de couleurs pastel dans tes créations. Quel sentiment veux tu transmettre?

J’aime beaucoup les couleurs pastel mais malheureusement parce-qu’on ne peut pas en voir dans notre quotidien, j’essaie de transmettre mon amour pour ces couleurs dans mes photographies. Je pense que jouer avec les couleurs et les nuances est une manière de communiquer sur les problèmes de ma famille ainsi que sur ce qui a été mis en place pour nous en tant que société.

 

Beaucoup des sujets que tu photographies ont leurs yeux ou visages recouverts par des voiles ou des morceaux de tissu. Pourquoi as-tu choisi d’utiliser cet élément graphique de manière récurrente?

Certaines personnes sont très fortes à capter les émotions des sujets qu’elles photographient. J’ai découvert que je pouvais créer le même effet sans avoir à montrer le visage des gens. L’image en elle même est une émotion.

Il y a quelque-chose de très décalé dans ton style et pourtant traditionnel d’une certaine manière. Est-ce une manière d’illustrer ton héritage marocain?

Je fais beaucoup de recherches pour mon art et mes photographies. La photographie au Maroc expose, ou peut-être présentée comme révélante, ce qui correspond à certaines vues orientalistes. J’essaie de montrer notre culture et notre identité d’une manière qui ne soit pas trop traditionnelle. Il y a des détails récurrents et des vêtements dans mes photos qui sont typiques de mon héritage, la djellaba, le niqab et le hijab. Les clichés sont pris au Maroc, mais ne montrent pas forcément le Maroc, et ne comportent pas de motifs traditionnellement associés au Maroc. En plus de cela, je veille à inclure les éléments qui font qui je suis, ce qui explique pourquoi ma famille prend une place si important dans mes photos.

 

Par quels autres photographes ou artistes es-tu inspiré?

Je suis plus inspirée par les success stories. J’aime les artistes qui ont commencé en bas de l’échelle et ont réussi à se hisser au sommet. Mon cher ami Hassan Hajjaj est un de mes préférés, il a commencé de manière indépendante il y a des années, et maintenant il collabore avec les artists les plus célèbres du monde. Il vient du même milieu et je me reconnais dans sa trajectoire.

 

Qu’est-ce qui fait une bonne photo selon toi?

Une bonne photo est le mélange entre une bonne histoire et un bon cadre.

 

À lire aussi

Marrakech : les artistes contemporains s’engagent

Publié le 10 September 2020