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Histoire & Patrimoine

05.05.2023

La gnaoua, pilier de la musique marocaine

Des origines ouest-africaines à la scène mondiale La musique gnaoua constitue un amalgame de rythmes africains indigènes, de chants spirituels et de mélodies proches de la transe. Ses origines remontent aux anciennes communautés ouest-africaines du Sahel, situées dans les pays actuels que sont la Mauritanie, le Sénégal, le Mali et le Niger. Transportées au Maroc […]

Des origines ouest-africaines à la scène mondiale

La musique gnaoua constitue un amalgame de rythmes africains indigènes, de chants spirituels et de mélodies proches de la transe. Ses origines remontent aux anciennes communautés ouest-africaines du Sahel, situées dans les pays actuels que sont la Mauritanie, le Sénégal, le Mali et le Niger. Transportées au Maroc par les Gnaouas, qui étaient autrefois des esclaves d’Afrique de l’Ouest, leurs traditions musicales ont été intimement tissées dans le tissu culturel marocain aux multiples facettes.

Le développement de ce genre musical au Maroc est inextricablement lié à la traite transsaharienne des esclaves, qui s’est étendue du 8e au 19e siècle. Les Gnaouas faisaient également partie des Abeed al Bukhari, une unité d’esclaves-soldats d’élite chargée de la protection de la royauté marocaine. Au fil du temps, les Gnaouas se sont intégrés à la société marocaine et leur musique a évolué vers une synthèse unique d’éléments africains traditionnels et d’influences arabes et berbères.

Au cœur de la musique gnaoua se trouve une profonde spiritualité souvent associée à des rituels de guérison et à des cérémonies connues sous le nom de lila ou derdeba. Guidés par un maalem ou maître musicien, ces événements utilisent la musique pour induire des états de transe, permettant aux participants de communier avec les esprits ancestraux et de demander conseil, guérison ou protection selon les adeptes de ces traditions. Les femmes jouent un rôle crucial dans la musique gnaoua, non seulement en tant qu’interprètes, mais aussi en tant qu’organisatrices et hôtesses des cérémonies, assurant ainsi la perpétuation de la tradition à travers les générations. En outre, la gnaoua a été inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO au Maroc.

 

Instruments clés de la musique gnaoua

Parmi les instruments traditionnels qui constituent le fondement de la musique, citons le guembri, une basse à trois cordes faite de bois évidé et ornée de peau de chameau ou de chèvre ainsi que les krakebs, de grandes castagnettes en métal qui produisent un son distinctif et percutant.

 

 

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Des musiciens de la gnaoua réputés, dont Maalem Mahmoud Guinia et Hamid El Kasri, ont acquis une renommée internationale grâce à leurs interprétations et à leur maîtrise des instruments uniques de la musique. Le genre gnaoua a connu une résurgence ces dernières années, avec des artistes de divers genres qui intègrent sa sonorité hypnotique dans leurs propres œuvres. Des projets de fusion, tels que ceux menés par Hamid El Kasri, mêlent le genre gnaoua au jazz, au blues, au reggae et à la musique électronique, invitant de nouveaux publics à découvrir cette tradition ancestrale.

Le festival mondial de la gnaoua, qui se tient chaque année à Essaouira, au Maroc, constitue une célébration de cet héritage. Créé en 1997, le festival est devenu l’un des plus grands événements musicaux d’Afrique, attirant à la fois des artistes locaux et internationaux, ainsi que des milliers de visiteurs du monde entier.

 

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