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Tech & Business

25.08.2022

Le banc de Skerki, trésor englouti au large de la Tunisie

Une mission de recherche archéologique subaquatique internationale investit durant deux semaines cette zone riche en épaves et en biodiversité située entre la Tunisie et la Sicile. L’occasion pour KAWA de vous faire découvrir ce lieu, dont la protection est primordiale.

Des trésors archéologiques sous-marins au large de la Tunisie ? Vous avez bien lu. Une équipe d’archéologues subaquatiques effectue cette semaine et jusqu’au 3 septembre prochain une mission de recherche archéologique au niveau du banc de Skerki, dans les eaux internationales séparant la Tunisie de la Sicile. A bord de l’Alfred Merlin, un navire français de recherche sous-marine, cette mission réunit huit pays : l’Algérie, la Croatie, l’Egypte, l’Espagne, la France, l’Italie, le Maroc et la Tunisie.

Un piège pour les navires

Le banc de Skerki est connu pour renfermer de nombreuses découvertes archéologiques d’une valeur historique, artistique et culturelle exceptionnelle, notamment cinq épaves romaines – datant du 1er siècle avant J.-C. au 4e siècle après J.-C. et mesurant jusqu’à 30 mètres de long -, des amphores, des vases, des ustensiles en verre et en bronze.

 

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Le banc, étant à 40 cm de la surface de l’eau sur la route entre Rome et Carthage, était un piège pour les navires. En outre, pendant la Seconde Guerre mondiale, la célèbre bataille du banc de Skerki qui s’est déroulée près du haut-fond a vu un escadron naval de la Royal Navy britannique couler un convoi de navires italiens et allemands. Ainsi, plusieurs épaves jonchent aujourd’hui les fonds marins de la zone.

Un trésor de biodiversité

Situé dans les eaux internationales, le banc de Skerki est aujourd’hui l’un des endroits les plus préservés de la Méditerranée. Les incroyables fonds marins, autrefois pillés par les chercheurs de coraux, abritent de nombreuses grottes et parois tapissées de gorgones et peuplées de colonies de langoustes.

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On peut y observer des bancs de barracudas, de sérioles, de vivaneaux et de gros mérous, ainsi que des dauphins, des globicéphales, des thons et des tortues ; c’est également ici que le requin blanc vient se reproduire. Le Skerki fait partie d’un précieux dédale de bancs, de hauts-fonds et de monts sous-marins qui parsèment les fonds marins entre la Sicile et la Tunisie. Aujourd’hui, ces lieux sont considérés comme les principaux points chauds de la biodiversité en Méditerranée, représentant également de véritables “points de rencontre” en haute mer pour de nombreuses espèces.

Un lieu à préserver

Les terres émergées pendant les périodes glaciaires, les fonds marins du détroit de Sicile et la zone de Skerki pourraient également conserver des traces de la vie des hommes préhistoriques, en plus des nombreuses épaves de tous âges et de toutes origines qui reflètent l’énorme richesse historique et culturelle de la Mare nostrum.

 

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Autant d’éléments qui en font un lieu à préserver de la pêche illégale et des pillages qui ont pu être, autrefois, légion. C’est d’ailleurs en ce sens que cette mission de recherche a été mise en place par l’Unesco : il n’est pas question, pour les chercheurs, de prélever des fragments mais, dans un premier temps, de cartographier le secteur pour dresser un inventaire de ce que renferme le banc de Skerki.

Publié le 25 August 2022

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