Société
28.03.2023
Pourquoi les lanternes sont-elles si symboliques du ramadan ?
Pour les musulmans du monde entier, le ramadan est une période de profonde réflexion spirituelle, de jeûne, de prière et de charité. Mais c’est également une période de festivités joyeuses et de traditions bigarrées, comme les décorations par les lanternes qui ornent de nombreuses villes. Mais d’où viennent-elles et comment ont-t-elles évolué pour devenir si symbolique de ce mois ?
Origines dans l’Égypte fatimide
Au même titre que l’étoile et le croissant, les lanternes constituent un symbole ubiquitaire du mois du ramadan, période durant laquelle les bazars des capitales arabes se voient égayés par ces lanternes pendues aux échoppes des vendeurs dans les ruelles de ces villes, d’où l’émergence de nombreuses légendes et histoires qui lui sont associées. Le fanous, qui signifie lanterne en Arabe, est surtout symbolique de la capitale égyptienne, Le Caire.
L’une des toutes premières mentions de l’utilisation du fanous pendant le ramadan en Égypte remonte au califat fatimide, une dynastie islamique médiévale qui régnait sur une grande partie de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Selon certains récits, le calife fatimide al-Muizz aurait été accueilli par une procession de gens dans les rues pendant le ramadan, chacun tenant une lanterne. Cet événement ramadanesque s’est progressivement métamorphosé en une coutume répandue dans tout le pays, le fanous devenant un élément des célébrations de l’arrivée de ce mois.
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Les lanternes revêtaient également une utilité pratique pendant le ramadan. Au Caire, la lanterne aurait été utilisée par les femmes qui se rendaient à la mosquée, conduites par des enfants, afin que les passants remarquent leur présence et leur accordent la priorité. Alors que les coutumes médiévales liées au genre sont devenues désuètes, l’usage des lanternes a quant à lui persisté et s’est adapté à la modernité.
Un symbole culturel
Le fanous est ainsi devenu un symbole non seulement du ramadan, mais aussi de l’héritage culturel du Caire et de l’ensemble de la région. Selon Najeh Bkerat, membre de l’Académie Al-Aqsa pour la science et le patrimoine à Jérusalem, les lanternes sont un symbole de la culture islamique.
“La lanterne est une tradition connue dans le monde islamique. Les gens la portent pour refléter la lumière, la bonté et la joie associées au ramadan”, a-t-il expliqué à l’AFP.
Khan Al Khalili is the most famous & colorful open-air bazaar in #Cairo, #Egypt.
It is a historical & cultural market dates back to #Mamluky #Era 600 yrs ago.
The bazaar district has since become one of Cairo's main attractions for tourists and Egyptians alike. pic.twitter.com/2SIHW1eOmL— Haifa Najem (@NajemHaifa) July 21, 2022
De nos jours, les artisans du monde arabe continuent de préserver le savoir-faire traditionnel pour fabriquer des lanternes de toutes formes et de toutes tailles. Au Khan al-Khalili comme en Alexandrie ou à Jérusalem, chaque fanous constitue une œuvre d’art singulière, incarnant le patrimoine culturel de la région.
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