This website requires JavaScript.

Partager

Lifestyle

08.11.2022

Qui est Baya, l’artiste peintre algérienne exposée à l’Institut du Monde Arabe ?

À partir du 8 novembre et jusqu’au 26 mars 2023, l’Institut du Monde Arabe rend hommage à l’artiste peintre algérienne, Baya. L’occasion de découvrir ses peintures et céramiques joyeuses composées de filles en fleurs, de jardins multicolores, d’oiseaux exotiques et de plumages exubérants. L’exposition “ Baya. Femmes en leur jardin ” s’inscrit dans le programme “ 2022. Regards sur l’Algérie à l’IMA” qui commémore le 60ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie.

Baya, l’enfant prodige

“Montrer avec éclat le génie de Baya”. Voici les mots de Jack Lang, président de l’IMA, à propos de cette première rétrospective parisienne dédiée à l’icône de la peinture algérienne. Née en 1931 en Algérie, dans une région Kabyle des plus pauvres, Fatma Haddad – connue sous le nom de Baya – connaît un début de vie difficile. Orpheline, elle est recueillie par sa grand-mère, et toutes les deux travaillent dans une ferme horticole appartenant à des colons.

Ce qui n’empêche pas à la petite fille de dessiner et réaliser des modelages en terre cuite durant son temps libre. Sa créativité ne passe pas inaperçue et attire l’attention de Marguerite Caminat. Une femme éclairée, humaniste et aimante, venue en Algérie en 1940 pour fuir la France occupée. Marguerite prend Baya sous son aile et l’encourage à pratiquer le modelage et à peindre.

D’ailleurs, l’exposition montre pour la première fois « une quarantaine de ses premiers dessins de 1944-45, toutes les gouaches des Contes de Baya […] » déclare le co-commissaire Claude Lemand.

Le succès à 16 ans

 

 

Voir cette publication sur Instagram

 

Une publication partagée par Lisa Dymph Megens (@lisadymph)

Alors que beaucoup d’artistes peinent à se faire connaître et manquent de visibilité, Baya, elle, est vite propulsée sous le feu des projecteurs. Sa mère adoptive, Marguerite, se démène et utilise ses relations dans le domaine artistique pour diffuser les œuvres de sa jeune protégée. Une implication qui porte ses fruits, puisqu’en 1947, à Paris, le galeriste Aimé Maeght expose les créations de Baya au grand public.

L’exposition, dont le catalogue est préfacé par André Breton, rencontre un vif succès. Au point que Baya est en double page dans le magazine Vogue ! Un rêve éveillé pour la jeune artiste, âgée de 16 ans seulement. « Que serait devenue Baya, la petite orpheline d’une famille très pauvre dans l’Algérie coloniale si Marguerite n’avait pas eu l’intuition de sa créativité et cru en son génie ?» se questionne Claude Lemand, co-commissaire de l’exposition.

L’ADN de ses oeuvres

Si par la suite, mariage et maternités suspendent son activité, Baya reprend sa carrière en 1963. Ses gouaches reviennent sur le devant de la scène, à l’international, affirmant l’ADN artistique de la peintre algérienne. À savoir, une palette joyeuse faite, entre autres, de rose indien, de vert émeraude et de bleu turquoise. Ainsi que des silhouettes féminines, habillées d’étoffes imprimées, de ceintures et de foulards. Sans oublier la nature, omniprésente dans les œuvres de Baya, qui s’exprime à travers des arbres fruitiers, des jardins merveilleux, des bouquets et des oiseaux multicolores.

Baya ne cessa de créer et exposer ses œuvres jusqu’à sa mort, en novembre 1998. « Artiste femme, artiste moderne, artiste pionnière, Baya est une grande artiste tout simplement. » souligne l’historienne de l’art Nathalie Bondil.

Baya, femmes en leur jardin
Institut du Monde Arabe
Du 8 novembre 2022 au 26 mars 2023

Publié le 8 November 2022

#Algérie