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Histoire & Patrimoine

07.12.2018

Rijal Alma: une arène de palais en Arabie saoudite

Imaginez-vous debout au milieu d’un amphithéâtre. Mais les spectateurs n’applaudissent pas. En fait, ce ne sont même pas des gens, mais une soixantaine de forteresses aux couleurs de l’argile qui vous surplombent, certaines pouvant atteindre sept étages.

Ce paysage vertigineux se trouve au cœur de Rijal Alma, une ville récemment réhabilitée qui se trouve à l’ouest de la ville saoudienne d’Abha, sur un terrain montagneux au climat doux. Dans le centre-ville se trouve un ancien aréna, entouré de ces belles structures.

Restauration soignée

Début décembre, la Commission saoudienne du Tourisme et du Patrimoine national a annoncé sa collaboration avec plus de sept organismes gouvernementaux – plus une flotte de chercheurs et de techniciens spécialisés – pour réhabiliter la vieille ville. Rijal en arabe signifie littéralement “hommes”, donnant le nom complet de la ville qui se traduit par “les hommes d’Alma”.

Un groupe d'architectes italiens visite les forteresses de Rijal Alma en novembre 2018 © Arab News

Un groupe d’architectes italiens visite les forteresses de Rijal Alma en novembre 2018 © Arab News

Dans l’histoire saoudienne, Rijal Alma a été un territoire crucial en temps de guerre comme de paix : les hommes locaux étaient des combattants célèbres, qui ont servi aux côtés de leurs tribus voisines dans de nombreuses batailles menées contre le pouvoir ottoman, dans la région Asir.

Le choix des couleurs est sobre : des fenêtres blanches en briques brunes, en terre cuite et en bois. Au-delà d’eux, se dressent les montagnes imminentes de la région d’Asir.

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Cette ville figure sur la liste provisoire du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis sa proposition en 2015. Compte tenu de l’ajout récent de l’oasis d’Al-Ahsa à la liste officielle, celle-ci pourrait également se trouver au coin de la rue, ce qui signifie un nouveau niveau de reconnaissance par la communauté touristique mondiale. C’est remarquable, sachant que le vaste royaume saoudien se prépare actuellement à délivrer ses premiers visas touristiques aux masses.

La touche d’une femme

Bien que l’histoire des hommes qui ont construit les structures frappantes et se sont battus pour elles soit très belle, on peut soutenir que les murs intérieurs des forteresses sont encore plus beaux.

C’est “Al-Qatt Al Asiri” : un art décoratif. La légende ancienne raconte que les petites filles jouant avec des fleurs colorées ont développé un type de peinture faite maison à partir des pétales, qui a ensuite évolué en ces peintures murales géométriques et lumineuses.

L'ar saoudien d'Al Qatt al Asiri © UNESCO

L’ar saoudien d’Al Qatt al Asiri © UNESCO

Construit par des hommes mais décoré par des femmes, l’enceinte du château est une partie essentielle de l’histoire du royaume saoudien. L’art décoratif a également été inscrit sur la Liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO fin 2017, rejoignant ainsi la liste croissante des joyaux cachés que l’Arabie saoudite commence à partager avec le monde.

Publié le 7 December 2018