Société
14.03.2019
Zoom sur la 14ème biennale de Sharjah
Depuis le 7 mars 2019 et jusqu’au 10 juin, la Fondation Artistique de Sharjah présente 80 artistes établis comme émergents issus des quatre coins de la planète, à travers 60 œuvres d’art lors de la 14ème édition de sa biennale (SB14).
Intitulé Leaving the Echo Chamber (quitter la chambre acoustique), l’événement explorera les possibilités et la nécessité de faire de l’art quand l’actualité est nourrie par un monopole de sources, que l’histoire est de plus en plus fictionnalisée, et que les frontières et croyances sont dictées par des systèmes politiques, culturels et sociaux.
Dans cet objectif, plusieurs curateurs ont donc conçu collectivement le thème de la SB14 à travers trois expositions distinctes qui rassemblent des nouvelles commissions, des grandes installations publiques et des performances. Le résultat: une série de provocations sur la manière de repenser la forme et la fonction de cette chambre acoustique dans la vie contemporaine.
En parallèle de l’ouverture de la SB14, les commissaires d’exposition vont également présenter la grande rencontre de Mars (MM 2019), un rassemblement annuel de curateurs et artistes locaux comme internationaux, qui explorent certains problèmes de l’art contemporain à travers un programme de discussions et performances.
Quitter la chambre d’écho
‘La vie contemporaine est rythmée par des informations concurrentielles et des histoires fluctuantes, une réalité qui soulève des questions importantes sur la trajectoire de l’art contemporain et aussi sur les conditions dans lesquelles il est fait.” explique Hoor Al Qasimi, directrice de la Sharjah Art Foundation. ‘
Leaving the Echo Chamber va donc explorer des sujets variés allant des migrations et diasporas aux notions de temps et d’interprétation des histoires, permettant aux artistes d’explorer des histoires qui résonnent d’une manière différente et révèlent différentes moyens de se connecter et d’entretenir une humanité collective. Des questions auxquelles les trois commissaires d’exposition Zoe Butt, Omar Kholeif et Claire Tancons vont apporter des perspectives différentes et représenter la complexité des challenges rencontrés par les artistes aujourd’hui et la société.
Journey Beyond the Arrow (voyage au delà de la flèche), commissionné par Zoe Butt, cherche ainsi à éclairer sur la nécessité d’échange et de diversité sur la planète à travers l’histoire humaine. Dans cette exposition,les artistes révèlent l’impact intergénérationnel d’une gamme “d’outils” physiques et psychologiques, et montrent comment les significations de ces outils ont changé en raison de leur exploitation coloniale, des conflits sociaux et religieux ou de l’extrémisme idéologique.
Making New Time (Créer de nouveaux temps), commissionné par Omar Kholeif, est une réflexion sur la culture matérialiste ré-imaginée à travers le regard d’un groupe d’artistes dont l’activisme nous encourage à dépasser les limites de nos croyances. “Les réseaux sociaux, la culture algorithmique et informatique ont créé un bruit sonic qui résonne à travers la chambre de la culture contemporaine et les artistes de Making New Time explore cette culture mais aussi prenne du recul dans une culture d’émotion, d’affect de ralentissement qui cherche à créer de l’espace pour respirer en dehors de cette chambre.”
L’exposition démontre aussi comment les économies se sont formées autour de la culture de la technologie, comment les récits se créent et dé-construisent, et comment ces forces permettent une reconstitution d’une histoire perdue “Avec Making New Time, j’ai travaillé sur mes propres obsessions avec le concept de temps et de ses accélérations déformées: le temps chronologique, le temps irrégulier, le faux temps, le temps réel, le temps rêvé. Ce qui nous mène à des discussions entre conscience et sommeil, l’espace entre l’homme et la machine, et les objets inconnus de l‘histoire. “
Pour finir, Look for Me All Around You (Cherche moi tout autour de toi) par Claire Tancons est une plateforme ouvert d’images de migrants et de formes fugitives. Conçu comme une contre-proposition aux formes hégémoniques imposées sur la structure, elle évoque la réintroduction du sensible et appelle à la réappropriation de la perception.
Ces expositions vont présenter des travaux d’artistes internationaux déjà établis telle que l’artiste indienne Nalini Malani ou l’Afghan Khadim Ali, Lawrence Abu Hamdan, le libanais et fondateur de la fondation Arabe pour l’image Arab Image foundation Akram Zaatari, mais aussi l’artiste émergente Kuwaiti Alia Farid qui a remporté l’an dernier le prix de la fondation Art Jameel.
La fondation artistique de Sharjah
La fondation artistique de Sharjah est un catalyseur et producteur d’art contemporain au sein de l’Émirat de Sharjah, troisième plus grand émirats des Emirats Arabes Unis, en partenariat avec la communauté artistique internationale. Sous le patronage de sa fondatrice, Hoor Al Qasimi, une artiste et curatrice, la fondation propose une programmation expérimentale et variée qui encourage la production et présentation d’art contemporain, préserve et célèbre la spécificité de la région, encourage la compréhension du rôle de transformation de l’art.
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