La délicate pâtisserie « Seniora » se déguste dans un silence respectueux, pendant que l’hôte libanais verse lentement un café aromatisé à la cardamome. À Saïda, troisième ville du Liban, l’expérience culinaire chez l’habitant dépasse la simple dégustation pour devenir une immersion dans un patrimoine vieux de plusieurs siècles. Cette cité méditerranéenne de 80 000 habitants, située à 40 kilomètres au sud de Beyrouth, dévoile ses trésors gastronomiques dans l’intimité des maisons traditionnelles.
Un héritage culinaire aux multiples influences
L’histoire de Saïda se lit à travers ses plats et pâtisseries. La célèbre « Seniora », apparue en 1859 sous le nom initial de « Ghraybé » (l’étrangère), raconte à elle seule 160 ans d’histoire locale. Popularisée par la famille Siniora – dont descend l’ancien Premier ministre Fouad Siniora – cette pâtisserie artisanale incarne l’identité culinaire de la ville, au même titre que le Château de la Mer du XIIIe siècle incarne son patrimoine architectural. Les premières Seniora étaient cuites dans un four situé à l’extérieur de la ville, avant que les techniques de préparation n’évoluent avec l’introduction du four électrique dans les années 1950.
Les maisons anciennes de Saïda, témoins d’une histoire ottomane et croisée, offrent aujourd’hui un cadre authentique pour découvrir d’autres spécialités comme le « Mfata2a », dessert à base de poudre de riz et de curcuma, ou les délicats biscuits Lawziyeh qui complètent la richesse pâtissière locale.
L’expérience culinaire authentique
Franchir le seuil d’une demeure traditionnelle à Saïda, c’est pénétrer dans un univers où la gastronomie se transmet de génération en génération. Les familles saïdaviennes perpétuent un savoir-faire ancestral dans des cuisines où se mêlent méthodes traditionnelles et techniques contemporaines. L’architecture de ces maisons, avec leurs cours intérieures fraîches et leurs murs épais, crée un écrin idéal pour découvrir la médina de Marrakech où les riads abaissent la température de 10°C – une caractéristique architecturale que l’on retrouve dans plusieurs villes historiques du monde arabe.
Le contraste entre l’artisanat manuel des pâtisseries traditionnelles et l’évolution des techniques de préparation illustre parfaitement la capacité de Saïda à préserver son patrimoine tout en s’adaptant à la modernité. Cette dualité se retrouve dans toute la ville, entre vieux quartiers préservés et boulevards contemporains.
Conseils pour une découverte respectueuse
Pour vivre pleinement l’expérience culinaire chez l’habitant à Saïda, privilégiez les contacts établis via des associations culturelles locales. Les repas se déroulent généralement en soirée, moment propice aux échanges authentiques. Une contribution financière entre 30 et 60 USD par personne est habituellement demandée. Sachez que certaines familles proposent même des ateliers pour apprendre à préparer la Seniora et d’autres spécialités locales.
Pour une immersion complète, explorer le quartier de Jérusalem aux 13 siècles d’histoire et microclimat unique pourrait être une extension intéressante de votre voyage culinaire au Levant, tant les influences culturelles sont interconnectées.
FAQ sur la gastronomie de Saïda
Quelle est la meilleure saison pour découvrir la gastronomie de Saïda?
Les mois de mai à octobre offrent des conditions idéales, avec une préférence pour septembre-octobre quand les fruits de saison enrichissent les tables familiales.
Peut-on visiter des ateliers de fabrication de la Seniora?
Certaines familles perpétuant cette tradition ouvrent leurs portes aux visiteurs, sur réservation via les offices de tourisme locaux.
Existe-t-il des différences entre la pâtisserie de Saïda et celle d’autres villes libanaises?
Absolument! Contrairement à Tripoli au nord, connue pour ses Hlewet al shmaysseh, Saïda se distingue par ses spécialités comme la Seniora et le Mfata2a, créant une identité culinaire propre qui mérite d’être plonger dans l’héritage d’une cité algérienne aux multiples facettes – une démarche similaire de découverte du patrimoine culinaire méditerranéen.
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