Entre les collines ocre du Somaliland, Hargeysa s’éveille sous un ciel bleu intense. À 1300 mètres d’altitude, cette capitale méconnue bénéficie d’un climat tempéré, contrastant avec l’image habituelle des villes somaliennes. Ses larges avenues bordées de façades colorées racontent une histoire de résilience. Comment cette ville, presque entièrement détruite en 1988, est-elle devenue le cœur battant d’une nation qui existe sans reconnaissance internationale?
Histoire et renaissance
L’histoire d’Hargeysa est marquée par le tragique bombardement de 1988, lorsque le régime de Siad Barre détruisit 90% de la ville. Cette violence ciblant la population Isaaq reste gravée dans la mémoire collective, comme en témoigne le War Memorial au centre-ville. Depuis la déclaration d’indépendance du Somaliland en 1991, Hargeysa s’est reconstruite pierre par pierre, largement financée par sa diaspora.
La ville, ancienne base britannique devenue capitale coloniale en 1941, conserve des traces subtiles de son passé impérial dans son urbanisme quadrillé. Aujourd’hui, ses 760 000 habitants vivent dans une paix relative, créant un contraste saisissant avec le reste de la Somalie.
Richesse culturelle dans l’austérité
La Foire Internationale du Livre d’Hargeysa, créée en 2008, attire chaque année près de 10 000 visiteurs. Cet événement littéraire majeur pour la Corne de l’Afrique reflète la soif culturelle d’une population majoritairement jeune. Dans cette ville où cohabitent mosquées et églises, la vie s’organise autour des 33 nouvelles mosquées financées récemment par le Comité africain de secours.
L’architecture hargeyenne, modeste mais colorée, privilégie les constructions basses aux façades pastel. Les traditions nomades persistent dans l’artisanat local: paniers tressés, tissages aux motifs géométriques et bijoux en argent ornent les étals du marché central.
Expériences authentiques
Le marché aux chameaux, à l’est de la ville, offre un spectacle saisissant dès l’aube. Négociants et bêtes se mêlent dans un ballet commercial millénaire. Pour saisir l’âme d’Hargeysa, ne manquez pas le quartier Qudhac aux maisons traditionnelles, ni les « coins du thé » où les hommes se rassemblent l’après-midi.
À 15 km, les peintures rupestres de Laas Geel (datant de 3000 av. J.-C.) témoignent d’une présence humaine ancienne. Plus près, les collines jumelles de Naasa Hablood (« Montagnes des Tetons ») offrent une silhouette reconnaissable à l’horizon.
Informations pratiques
Pour visiter Hargeysa, prévoyez un visa obtenu à l’arrivée (environ 60$) et une assurance spécifique couvrant le Somaliland. Les hôtels comme l’Oriental Hotel ou le Maan-Soor Hotel proposent des chambres confortables pour 30-50$ par nuit.
La meilleure période s’étend de novembre à mars, avec des températures douces. Privilégiez les transports locaux avec chauffeur et respectez les codes vestimentaires: vêtements couvrant épaules et genoux, particulièrement pour les femmes.
FAQ sur Hargeysa
Le Somaliland est-il sûr pour les voyageurs?
Contrairement au reste de la Somalie, le Somaliland connaît une stabilité remarquable. Hargeysa est considérée comme relativement sûre, avec des infrastructures policières fonctionnelles.
Quelle est la monnaie utilisée?
Le Shilling somalien est la monnaie officielle, mais le dollar américain est largement accepté dans les hôtels et commerces.
Peut-on visiter Laas Geel sans guide?
Un permis spécial et un guide sont obligatoires pour visiter ce site préhistorique exceptionnel, comparable à certains trésors patrimoniaux marocains.
Y a-t-il des restaurants pour les voyageurs?
Les restaurants locaux proposent une cuisine somalienne savoureuse, influencée par les traditions arabes et éthiopiennes, rappelant parfois les saveurs ancestrales de Jérusalem.
Comment est la connectivité internet?
Plusieurs opérateurs offrent une connexion 4G surprenamment fiable, contrastant avec les difficultés techniques qu’ont connues d’autres communautés musulmanes isolées.
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