Les Ghoriba : Ces biscuits marocains vieux de 500 ans, stars de l’Aïd

Les Ghoriba, ces délicieux biscuits marocains au goût subtil et à la texture fondante, cachent une histoire fascinante qui remonte à plusieurs siècles. Véritables joyaux du patrimoine culinaire nord-africain, ces petites douceurs ont traversé les époques en conservant leur authenticité tout en s’adaptant aux goûts et traditions locales. Plongeons dans l’univers captivant de ces biscuits emblématiques qui racontent à eux seuls une partie de l’histoire du Maroc et du Maghreb.

Une origine aux multiples influences

L’histoire des Ghoriba est intimement liée aux échanges culturels qui ont façonné le Maghreb. Bien que leur origine exacte reste incertaine, ces biscuits semblent avoir bénéficié d’influences diverses. Certains historiens les relient aux kurabiye turcs, témoignant de l’influence de la cuisine méditerranéenne sur les traditions culinaires marocaines. D’autres y voient une parenté avec les mantecaos espagnols, introduits par les réfugiés mauresques au 15e siècle lors de leur exode d’Andalousie. Cette convergence d’influences illustre la richesse des échanges culinaires qui ont façonné la gastronomie maghrébine au fil des siècles.

Un biscuit né de la nécessité et de l’ingéniosité

Au-delà de leurs origines nobles, les Ghoriba sont aussi le fruit de l’ingéniosité populaire. Au 16e siècle, ces biscuits auraient été créés pour utiliser les surplus de céréales et de saindoux, démontrant l’esprit pratique des cuisiniers de l’époque. Cette recette simple et économique, à base de farine, de beurre, d’huile et de sucre glace, parfois agrémentée de zestes d’agrumes ou de poudre d’amandes, s’est rapidement répandue dans les foyers marocains. La facilité de préparation et la conservation longue durée des Ghoriba en ont fait un choix privilégié pour de nombreuses familles.

Un héritage culturel vivant

Les Ghoriba occupent une place de choix dans le patrimoine culinaire marocain. Servis lors des fêtes religieuses comme l’Aïd al-Fitr ou l’Aïd al-Adha, ces biscuits sont devenus indissociables des traditions culinaires during l’Aïd. Leur présence lors des mariages, des naissances et d’autres célébrations familiales témoigne de leur importance sociale. De plus, offrir des Ghoriba aux invités est un geste d’hospitalité profondément ancré dans la culture marocaine, souvent accompagné du traditionnel thé à la menthe.

« Les Ghoriba sont bien plus qu’un simple biscuit. Ils sont le reflet de notre histoire, de nos traditions et de notre art de vivre. Chaque bouchée raconte une partie de notre identité marocaine », explique Fatima Hal, chef et spécialiste de la cuisine marocaine.

Préservation et promotion d’un patrimoine unique

Face à la mondialisation et à l’évolution des habitudes alimentaires, des efforts sont déployés pour préserver et promouvoir ce patrimoine culinaire unique. Des événements culinaires marocains mettent en lumière les Ghoriba aux côtés d’autres spécialités locales, permettant aux visiteurs de découvrir la richesse de la gastronomie marocaine. Des écoles de cuisine proposent des cours spécifiques sur la préparation de ces biscuits traditionnels, assurant la transmission des savoirs aux nouvelles générations. Livres de cuisine et émissions télévisées contribuent également à faire connaître les Ghoriba au-delà des frontières du Maroc, participant ainsi à la valorisation de ce patrimoine culinaire sur la scène internationale.

Les Ghoriba, bien plus que de simples biscuits, sont les gardiens d’une histoire riche et complexe. Ils incarnent la rencontre des cultures, l’ingéniosité populaire et la transmission des traditions au sein des familles marocaines. En préservant et en célébrant ce patrimoine culinaire, c’est toute une partie de l’identité marocaine qui continue de vivre et de se partager, invitant chacun à savourer un morceau d’histoire à chaque bouchée.

Karim Al-Mansour

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