Les pays du Golfe, notamment l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU), se transforment rapidement en puissances économiques mondiales.
Leur richesse impressionnante, alimentée principalement par le pétrole, leur a permis de s’imposer sur la scène internationale.
Des initiatives stratégiques pour diversifier leurs économies et réduire leur dépendance face aux combustibles fossiles sont également en cours.
Cette région progresse vers une nouvelle ère d’influence qui suscite l’intérêt mondial.
Une manne pétrolière inégalée
Le succès économique des pays du Golfe repose en grande partie sur leurs vastes réserves pétrolières.
Le prix du pétrole avoisinant les 90 dollars le baril a permis à des géants comme Aramco, la compagnie pétrolière étatique saoudienne, de réaliser des profits records.
En 2022, Aramco a enregistré un bénéfice colossal de 161 milliards de dollars. De plus, le fonds souverain saoudien gère des actifs dépassant trois billions de dollars.
En outre, ces nations détiennent environ 36% des réserves mondiales de pétrole.
Près d’un baril de pétrole sur deux exporté dans le monde provient des pays du Golfe, ce qui confère à la région un pouvoir économique considérable.
Malgré cette abondance de ressources naturelles, ces pays ont compris la nécessité de développer des alternatives énergétiques viables pour assurer leur avenir.
Commencer la transition énergétique
Face à la pression internationale pour réduire les émissions de carbone, les pays du Golfe explorent activement des sources d’énergie renouvelables.
L’énergie solaire est particulièrement prometteuse dans cette région désertique où le soleil brille presque toute l’année. Les gouvernements investissent massivement dans des projets solaires pour produire une énergie propre et durable.
Parallèlement, ils misent également sur le tourisme pour diversifier leurs économies.
Ils construisent des infrastructures de classe mondiale et organisent des événements sportifs majeurs pour attirer une clientèle internationale haut de gamme.
L’essor touristique dans des villes comme Dubaï est un exemple éloquent de cette stratégie plurielle.
Stabilité régionale et ambitions politiques
La relative stabilité politique de la région favorise ses aspirations économiques. L’Arabie saoudite et l’Iran, longtemps rivaux, ont récemment amorcé un rapprochement diplomatique.
Cette détente contribue à un climat plus propice au commerce et aux investissements étrangers.
De même, Bachar el-Assad, président syrien autrefois isolé, est désormais accueilli dans les cercles arabes dominés par Mohammed ben Salmane (MBS), prince héritier saoudien.
Sur le front intérieur, les transformations sociales de ces pays sont notables. Le fondamentalisme islamique perd du terrain, avec des jeunes Arabes privilégiant la stabilité à la démocratie occidentale.
Plusieurs enquêtes révèlent que 82% des jeunes de la région préfèrent la stabilité à un système démocratique de type occidental.
Relations extérieures redéfinies
Les pays du Golfe ajustent également leurs alliances économiques.
Si les liens traditionnels avec les États-Unis restent solides, on observe un glissement vers des relations plus fortes avec des puissances asiatiques telles que la Chine et l’Inde.
En trente ans, les exportations vers ces deux pays ont augmenté de 26%, tandis que celles vers l’Europe et les États-Unis ont diminué.
Cette réorientation stratégique s’illustre également par la participation active des pays du Golfe dans des organisations internationales telles que les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
Lors d’une réunion récente, les BRICS ont invité des poids lourds du Moyen-Orient comme l’Iran, l’Arabie saoudite, les EAU et l’Égypte à devenir membres à part entière.
Changements économiques intérieurs : défis et opportunités
Malgré leur richesse, les pays du Golfe ne sont pas exempts de défis économiques internes. Par exemple, la forte dépendance vis-à-vis de l’État pour l’emploi peut créer des distorsions sur le marché du travail.
En Arabie saoudite, plus de la moitié de la population active est employée par l’État. Ces emplois sont souvent mieux rémunérés que ceux offerts par le secteur privé, rendant ce dernier moins compétitif à l’échelle internationale.
Les achats massifs d’armes représentent également une charge financière importante.
Prenons l’Égypte, dont le taux d’endettement a atteint 93% du produit intérieur brut, en très grande partie libellé en devises étrangères. Cela pose des problèmes en termes de gestion de la dette et de viabilité économique à long terme.
Réformes économiques rectificatives
Pour pallier ces déséquilibres, des réformes économiques substantielles sont nécessaires. Certains pays explorent des moyens innovants pour améliorer leur performance industrielle et leur attractivité financière.
Par exemple, les Émirats arabes unis se positionnent en tant que centre financier mondial, attirant des investisseurs de toutes horizons grâce à un cadre réglementaire accueillant et des incitations fiscales.
Des efforts sont également déployés pour soutenir les PME locales, en créant un environnement favorable à l’entrepreneuriat et à l’innovation. Ces initiatives visent à stimuler l’économie non pétrolière et à générer des emplois durables.
Les pays du Golfe se trouvent à une jonction cruciale de leur développement. Riches en ressources naturelles et dotés de visions ambitieuses, ils sont bien placés pour influer sur l’économie mondiale.
Cependant, pour réussir cette transition, il sera essentiel de résoudre les défis intérieurs tout en continuant à diversifier les sources de revenus. C’est une période fascinante pour observer comment ces nations redéfinissent leur place sur la scène globale.
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