Trump choque avec son plan de relocaliser 2,3 millions de Gazaouis : tollé au Proche-Orient

Une proposition controversée vient secouer le fragile équilibre au Proche-Orient. L’ancien président américain Donald Trump a suggéré de relocaliser les 2,3 millions d’habitants de Gaza vers l’Égypte et la Jordanie, provoquant une onde de choc diplomatique. Cette idée, présentée comme une solution au conflit israélo-palestinien, a suscité de vives réactions dans le monde arabe et au-delà.

Une proposition aux lourdes implications

Donald Trump a présenté son plan comme un moyen de permettre aux Gazaouis de « vivre sans perturbations, révolution et violence ». Cependant, cette proposition fait écho à des traumatismes historiques profonds, notamment la Nakba de 1948 qui a vu l’exode forcé de centaines de milliers de Palestiniens. Pour de nombreux experts, un tel déplacement massif s’apparenterait à un nettoyage ethnique, interdit par le droit international.

La suggestion de Trump intervient dans un contexte déjà tendu, alors que 90% des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés à plusieurs reprises depuis le début du conflit. La situation humanitaire y est catastrophique, avec des pénuries critiques de nourriture, d’eau et de soins médicaux.

Un rejet unanime dans le monde arabe

La réaction des pays arabes, en particulier de l’Égypte et de la Jordanie, a été sans équivoque. Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a qualifié l’opposition de son pays de « ferme et inébranlable ». L’Égypte a mis en garde contre une expansion du conflit dans la région si un tel plan était mis en œuvre.

« Cette proposition n’est pas seulement choquante, elle est extrêmement dangereuse. Il ne s’agit pas simplement d’absorber des personnes, mais de compromettre l’intégrité territoriale et la sécurité de l’Égypte, des questions non négociables pour Le Caire », a déclaré le Dr Amr Adly de l’Université américaine du Caire.

Ces pays, qui accueillent déjà un grand nombre de réfugiés palestiniens, craignent les implications économiques et sécuritaires d’un tel afflux. La Jordanie, avec plus de 2 millions de réfugiés palestiniens, et l’Égypte, qui en héberge environ 150 000, redoutent une déstabilisation de leurs sociétés.

Un plan qui compromet la solution à deux États

La proposition de Trump s’aligne sur les intérêts de l’extrême droite israélienne, qui cherche à maintenir le contrôle sur Gaza. Cependant, elle va à l’encontre de la solution à deux États, longtemps soutenue par la communauté internationale. Cette approche soulève des questions sur l’avenir des négociations de paix et la possibilité d’un État palestinien viable.

La communauté internationale, y compris l’Union européenne, a fermement rejeté toute idée de déplacement forcé des Palestiniens. L’Allemagne a déclaré que « la population palestinienne ne peut être expulsée de Gaza et que Gaza ne doit pas être occupée ou recolonisée de façon permanente par Israël ».

Vers une solution alternative ?

Face à cette impasse, certains analystes proposent des alternatives. Une idée émergente suggère que les Israéliens déplacés pourraient se voir offrir un refuge dans d’autres pays, comme les États-Unis, l’Europe ou le Canada. Cette approche est présentée comme une application plus juste du droit international, permettant aux réfugiés palestiniens de retourner sur leurs terres d’origine tout en offrant une solution pacifique aux Israéliens déplacés.

Alors que la communauté internationale cherche une issue à ce conflit prolongé, une conférence historique réunissant 80 pays pour discuter de l’avenir de l’État palestinien pourrait offrir une plateforme pour des solutions plus durables et équitables. L’avenir de Gaza et de ses habitants reste au cœur des préoccupations, appelant à des approches innovantes et respectueuses du droit international pour résoudre ce conflit complexe.

Frank le journaliste