Arabie Saoudite : Croissance revue à 3,3% pour 2025, 5,5% visés hors pétrole

L’Arabie Saoudite fait face à des défis économiques majeurs alors que le Fonds monétaire international (FMI) a revu à la baisse ses projections de croissance du PIB pour 2025. Initialement fixée à 4,6%, la croissance attendue n’est plus que de 3,3%, une révision significative qui soulève des questions sur l’avenir économique du royaume.

Un contexte économique en mutation

Cette révision à la baisse s’explique principalement par deux facteurs : la prolongation des réductions de la production pétrolière et les incertitudes économiques mondiales persistantes. En tant que membre influent de l’OPEP+, l’Arabie Saoudite a participé activement aux accords visant à stabiliser les prix du pétrole sur le marché mondial, ce qui a entraîné une contraction de sa production pétrolière de près de 5,5% en 2024.

Malgré ces défis, le royaume saoudien reste déterminé à poursuivre sa stratégie de diversification économique, incarnée par le plan ambitieux Vision 2030. Le Fonds d’investissement public (PIF), gérant environ 925 milliards de dollars, prévoit de réorienter ses investissements vers le marché domestique, réduisant ses placements internationaux de 30% à 18-20% de son portefeuille total. Cette décision stratégique devrait jouer un rôle crucial dans la stimulation de la croissance économique en 2025.

Le secteur non pétrolier, un moteur de croissance prometteur

Malgré la révision à la baisse des projections globales, le secteur non pétrolier affiche des signes encourageants. Selon Moody’s, le PIB réel non pétrolier devrait connaître une croissance comprise entre 5 et 5,5% entre 2025 et 2027. Cette performance est alimentée par une augmentation des dépenses publiques et s’inscrit parfaitement dans la stratégie de diversification économique du pays.

« La croissance du PIB réel non pétrolier de l’Arabie saoudite entre 5 et 5,5% de 2025 à 2027 témoigne de l’efficacité de notre stratégie de diversification économique », a déclaré un haut responsable du ministère de l’Économie et de la Planification.

Les investissements massifs dans des méga-projets tels que Neom et Diriyah Gate illustrent l’engagement du royaume à développer des secteurs non pétroliers comme le tourisme, les technologies et les infrastructures. Ces initiatives ambitieuses visent à réduire la dépendance aux revenus pétroliers et à créer de nouvelles opportunités économiques pour la population saoudienne.

Une politique monétaire adaptée aux défis

Face à ces enjeux économiques, l’Arabie Saoudite adopte une approche monétaire plus accommodante. Des réductions de taux d’intérêt, alignées sur celles de la Réserve fédérale américaine, sont prévues pour stimuler l’investissement, qui représente près de 30% du PIB saoudien. Cette politique, couplée à une inflation maîtrisée, devrait également soutenir la consommation privée, un pilier important de l’économie représentant environ 40% du PIB.

L’Arabie Saoudite fait preuve de résilience face aux défis économiques actuels. Bien que les projections de croissance aient été revues à la baisse, le royaume maintient le cap sur sa stratégie de diversification économique. Les investissements dans les secteurs non pétroliers, la réorientation des fonds publics vers le marché domestique et une politique monétaire adaptée témoignent de la détermination du pays à construire une économie plus diversifiée et résiliente. L’année 2025 sera cruciale pour évaluer l’efficacité de ces mesures et la capacité du royaume à naviguer dans un contexte économique mondial incertain.

Pour approfondir le sujet, consultez notre article sur les perspectives de croissance de l’Arabie Saoudite en 2025. Découvrez également comment le royaume diversifie ses investissements à l’international dans notre analyse des investissements saoudiens aux États-Unis. Enfin, pour comprendre les stratégies financières du pays, ne manquez pas notre article sur l’émission record de sukuk par l’Arabie Saoudite.

Frank le journaliste