Le 26 novembre 2024, l’Arabie saoudite a dévoilé son budget pour l’année 2025, marquant une étape cruciale dans sa stratégie économique à long terme. Avec des dépenses prévues de 1,285 milliard de riyals saoudiens (SAR) et des recettes estimées à 1,184 milliard de SAR, ce budget reflète les ambitions du royaume de maintenir sa stabilité fiscale tout en poursuivant sa vision de diversification économique.
Un déficit maîtrisé pour soutenir la croissance
Le budget 2025 prévoit un déficit de 101 milliards de SAR, soit environ 2,3% du PIB. Ce chiffre, bien que significatif, témoigne de la volonté du gouvernement saoudien de gérer prudemment ses finances tout en investissant dans l’avenir. Mohammed Al-Jadaan, Ministre des Finances, a souligné l’importance de cette approche :
« Le déficit est partie intégrante de notre planification fiscale globale. Nous visons à poursuivre les opérations fiscales domestiques et internationales pour combler ce déficit et rembourser les dettes dues, tout en saisissant les opportunités de marché pour mettre en œuvre des opérations fiscales qui favorisent la croissance économique. »
Cette stratégie s’inscrit dans le cadre plus large de la Vision 2030, le plan ambitieux de l’Arabie saoudite pour diversifier son économie et réduire sa dépendance aux revenus pétroliers.
Croissance et diversification au cœur des priorités
Le budget 2025 anticipe une croissance du PIB réel de 4,6%, principalement portée par l’augmentation des activités du secteur non pétrolier. Cette projection optimiste repose sur les contributions attendues du secteur privé, les réformes économiques en cours et l’amélioration des réglementations commerciales. Les investissements dans les technologies, les industries stratégiques et le développement des infrastructures sont au cœur de cette stratégie de diversification.
L’accent mis sur les secteurs non pétroliers vise à créer de nouvelles opportunités d’emploi et à stimuler une croissance économique durable. Cette approche est cruciale pour l’avenir économique du royaume, alors que le monde s’oriente progressivement vers des sources d’énergie alternatives.
Gestion de la dette et des réserves
Le gouvernement saoudien prévoit que la dette publique atteindra 1,300 milliard de SAR (29,9% du PIB) d’ici la fin de 2025. Bien que ce chiffre représente une légère augmentation par rapport à 2024, il reste dans des limites considérées comme gérables par les experts financiers. Parallèlement, les réserves gouvernementales à la Banque centrale saoudienne (SAMA) devraient se maintenir à environ 390 milliards de SAR, un niveau stable par rapport à 2024.
Cette gestion équilibrée de la dette et des réserves témoigne de la volonté du royaume de maintenir sa stabilité financière tout en investissant dans sa transformation économique. Les analystes financiers ont généralement accueilli favorablement ces projections, soulignant la prudence fiscale du gouvernement saoudien.
Perspectives et défis
Le budget 2025 de l’Arabie saoudite s’inscrit dans un contexte régional et global complexe. Les tensions géopolitiques au Moyen-Orient et la compétition croissante entre les grandes puissances mondiales présentent à la fois des défis et des opportunités pour le royaume. Cependant, grâce à ses ressources abondantes et à ses relations solides avec les acteurs internationaux, l’Arabie saoudite semble bien positionnée pour naviguer dans cet environnement changeant.
L’engagement continu dans les projets phares de la Vision 2030, tels que le développement de la ville futuriste NEOM et les initiatives de tourisme, démontre la détermination du royaume à transformer son économie. Ces projets ambitieux, combinés à une gestion fiscale prudente, pourraient ouvrir la voie à une nouvelle ère de prospérité et de diversification pour l’Arabie saoudite.
Alors que le royaume saoudien s’engage résolument sur la voie de la transformation économique, le budget 2025 apparaît comme un jalon important dans cette transition. Les prochaines années seront cruciales pour déterminer si cette stratégie audacieuse portera ses fruits, permettant à l’Arabie saoudite de s’affirmer comme une puissance économique diversifiée et résiliente dans un monde en rapide évolution.
