Ce souk de Salalah avec ses 200 échoppes d’encens millénaire du Dhofar

Entre les montagnes du Dhofar et la mer d’Arabie s’étend Salalah, joyau méconnu d’Oman que les brumes du Khareef transforment chaque été en oasis verdoyante. Lorsque le reste de la péninsule arabique suffoque sous la chaleur, cette ville côtière jouit d’un microclimat unique où les températures oscillent entre 20 et 30°C, tandis que les précipitations revêtent les paysages d’un vert émeraude inattendu. Capitale du gouvernorat de Dhofar aux coordonnées 17.0151°N et 54.083°E, Salalah garde jalousement les secrets d’un patrimoine millénaire. Comment cette cité de 163 140 habitants est-elle devenue gardienne d’un héritage aussi précieux que l’encens ?

L’héritage millénaire de la route de l’encens

L’histoire de Salalah s’écrit à travers les caravanes chargées d’encens qui traversaient jadis ses terres. Le site archéologique de Khor Rorī, fondé au 1er siècle après J.-C., témoigne de cette époque où la résine aromatique valait son pesant d’or. Le Land of Frankincense trail, inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, comprend quatre sites qui retracent ce commerce lucratif qui reliait Dhofar à la Méditerranée, l’Inde et la Chine. L’arbre à encens (Boswellia sacra), dont la résine servait aux rituels religieux des civilisations antiques, pousse encore aujourd’hui sur les plateaux calcaires qui surplombent la ville.

Le château de Taqah, résidence traditionnelle omanaise parfaitement préservée, offre un autre aperçu fascinant de l’histoire locale. Ses épaisses murailles et ses salles aménagées en musée racontent le quotidien des familles influentes qui contrôlaient le commerce maritime de la région.

Entre montagnes et océan, des phénomènes naturels spectaculaires

La géographie singulière de Salalah en fait un écrin de merveilles naturelles. À Al Mughsail Beach, un phénomène rare attire les visiteurs : des blowholes, véritables geysers marins, propulsent l’eau à plusieurs mètres de hauteur lorsque les vagues s’engouffrent dans les cavités rocheuses. Ce spectacle hypnotique, particulièrement impressionnant durant la mousson, témoigne de la puissance des éléments qui façonnent cette côte sauvage.

Plus à l’est, la réserve naturelle de Jebel Samhan domine la plaine côtière du haut de ses 2 100 mètres. Ce plateau calcaire abrite une biodiversité exceptionnelle, dont le rare léopard d’Arabie. Seuls 200 individus de cette sous-espèce survivent encore à l’état sauvage, faisant de cette réserve un sanctuaire précieux pour la conservation. Dans les wadis qui sillonnent ces montagnes, l’eau des pluies du Khareef forme des cascades éphémères et des piscines naturelles d’un bleu cristallin.

L’architecture entre tradition et modernité

Au cœur de la ville s’élève le palais Al Husn, résidence d’été du défunt Sultan Qaboos. Cette structure imposante combine des éléments architecturaux omanais traditionnels avec des influences contemporaines. Ses jardins luxuriants contrastent avec l’aridité environnante pendant la saison sèche, symbolisant la vision de modernisation du pays tout en préservant son identité culturelle.

Dans les quartiers résidentiels, les maisons traditionnelles dhofaries se distinguent par leurs motifs géométriques complexes et leurs couleurs vives. Les mosquées locales, avec leurs minarets élancés et leurs dômes caractéristiques, reflètent l’importance de l’Islam dans la vie quotidienne des 98,9% de musulmans qui composent la population de Salalah.

Pour une expérience authentique, parcourez cette bourgade d’Oman où 13 199 habitants perpétuent la pêche ancestrale au gros, à quelques heures de route de Salalah.

Conseils pour explorer Salalah

La meilleure période pour visiter Salalah est pendant le Khareef, de juin à septembre, lorsque la mousson transforme les paysages. Louez une voiture (dès 8 OMR/jour) pour explorer librement les sites incontournables comme Wadi Darbat et ses cascades, ou les plages désertes de Fazayah. L’aéroport international de Salalah, situé à seulement 5,5 km du centre-ville, propose des vols directs depuis plusieurs destinations du Golfe.

Pour les amoureux de nature, ne manquez pas cette plage d’Oman où 15 000 tortues vertes pondent chaque année, un spectacle naturel extraordinaire.

Les amateurs d’histoire apprécieront également cette ville du Maroc où 6000 hectares de jardins côtoient une médina millénaire, qui rappelle l’héritage arabo-musulman commun.

FAQ sur Salalah

Qu’est-ce que le Khareef et pourquoi est-il si spécial ?

Le Khareef est la mousson estivale qui touche uniquement la région de Dhofar entre juin et septembre. Ce phénomène climatique unique transforme les paysages arides en prairies verdoyantes et génère une brume rafraîchissante, attirant des milliers de visiteurs des pays du Golfe.

Où trouver le meilleur encens de Salalah ?

Le souk Al-Husn propose le meilleur encens authentique (luban) de différentes qualités, du blanc royal (le plus cher à environ 25 OMR/kg) au noir plus abordable. Les vendeurs expliquent volontiers les différentes utilisations traditionnelles et médicinales.

Quelles précautions prendre pour visiter les sites naturels pendant le Khareef ?

Pendant le Khareef, certaines routes peuvent être glissantes et les wadis sujets à des crues soudaines. Un véhicule 4×4 est recommandé pour les zones montagneuses, et il est prudent de consulter les prévisions météorologiques locales avant d’explorer les zones reculées.

Karim Al-Mansour

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