Entre la vallée verdoyante d’Al-Reem et les eaux azurées de la mer Rouge se dévoile Al Shuqaiq, joyau méconnu de la province saoudienne de Jizan. Ce havre côtier, où le désert rencontre l’océan, révèle un visage surprenant de l’Arabie Saoudite, loin des clichés médiatiques et des circuits touristiques traditionnels. Comment cette modeste ville portuaire est-elle devenue l’emblème d’une transformation silencieuse entre tradition ancestrale et innovation technologique de pointe?
Une oasis de modernité dans le sud saoudien
Al Shuqaiq s’est imposée sur la carte nationale en 2019 lorsque son usine de dessalement Shuqaiq 3 a remporté le prestigieux prix du « Utilities Project of the Year » aux Middle East Energy Awards de Dubaï. Cette infrastructure colossale, fruit d’un investissement de 600 millions de dollars, produit quotidiennement 450 000 mètres cubes d’eau potable, suffisant pour approvisionner 1,8 million de personnes. Un exploit technologique d’autant plus remarquable dans cette région aride où les précipitations annuelles peinent à atteindre 75 mm.
La région a pourtant longtemps joué un rôle discret mais stratégique dans les échanges commerciaux entre l’Arabie Saoudite et le Yémen voisin, participant à la consolidation territoriale du royaume sous Abdelaziz ibn Saoud au début du 20ème siècle. Sa position frontalière en fait encore aujourd’hui un carrefour d’influences culturelles et économiques.
Entre criques enchantées et architecture traditionnelle
Le véritable trésor d’Al Shuqaiq réside dans ses paysages contrastés. La vallée d’Al-Reem, avec ses arbres persistants et ses criques isolées, offre un spectacle saisissant face à l’aridité environnante. Cette luxuriance inattendue constitue un écosystème rare dans la région, préservé des flux touristiques massifs. Les plages romantiques de sable fin complètent ce tableau naturel évoquant certaines stations balnéaires égyptiennes où se mêlent eaux claires et richesses naturelles.
L’architecture locale perpétue la tradition saoudienne méridionale, caractérisée par l’utilisation de matériaux naturels comme la terre crue. Les habitations arborent de petites fenêtres placées en hauteur, assurant ventilation et intimité – une réponse ingénieuse aux contraintes climatiques extrêmes où les températures estivales dépassent fréquemment 40°C.
Une expérience authentique hors des sentiers battus
Pour le voyageur en quête d’authenticité, Al Shuqaiq propose une immersion dans un quotidien saoudien préservé. Les marchés locaux offrent poissons fraîchement pêchés et produits régionaux. L’usine de dessalement, emblème de modernité, propose étonnamment des visites guidées qui illustrent les défis écologiques contemporains du royaume.
La région environnante recèle d’autres trésors comme les salines d’Al-Qasab, vastes étendues blanches cristallines particulièrement spectaculaires au lever du soleil, ou le village patrimonial d’Ushayqir aux ruelles sinueuses bordées de maisons traditionnelles en pierre. Ces sites rappellent les témoignages architecturaux ancestraux qu’on retrouve dans certains ports libanais, où le passé dialogue constamment avec le présent.
Informations pratiques pour découvrir Al Shuqaiq
La meilleure période pour visiter cette région s’étend d’octobre à mars, évitant ainsi les chaleurs torrides estivales. La ville est accessible par route depuis Jizan, principal hub régional. L’hébergement reste limité mais quelques options existent, des hôtels modestes aux camps en bord de mer pour une expérience plus immersive.
Pour apprécier pleinement cette destination, prévoyez des vêtements légers mais couvrants, respectant les normes culturelles saoudiennes. Un guide local enrichira considérablement votre expérience, vous dévoilant des recoins inaccessibles aux voyageurs indépendants et facilitant les interactions avec une population peu habituée au tourisme international mais néanmoins accueillante, comme on peut l’observer dans certaines villes côtières kenyanes où traditions locales et hospitalité se conjuguent.
FAQ sur Al Shuqaiq
L’usine de dessalement Shuqaiq 3 est-elle ouverte aux visiteurs?
Oui, sur réservation préalable et avec une pièce d’identité. Les visites sont généralement organisées en matinée et durent environ deux heures.
Peut-on se baigner dans les criques d’Al-Reem?
La baignade est possible mais reste peu encadrée. Les femmes doivent respecter un code vestimentaire modeste, même dans l’eau.
Existe-t-il des hébergements traditionnels à Al Shuqaiq?
L’offre d’hébergement authentique reste limitée, mais quelques familles proposent désormais des chambres d’hôtes permettant une immersion dans le quotidien saoudien.
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