La célébration de l’Aïd Al Adha 2025 au Maroc s’annonce sous le signe de l’incertitude. Une sécheresse prolongée, aggravée par le changement climatique, menace gravement cette fête religieuse majeure. Avec une perte de 50% de la récolte de blé cette année et une hausse record du chômage à 13,7%, le pays fait face à des défis économiques et sociaux sans précédent qui risquent d’impacter profondément cette tradition séculaire.
Un cheptel décimé par la sécheresse
La sécheresse qui sévit depuis six ans au Maroc a eu des conséquences désastreuses sur l’élevage. Les races ovines emblématiques comme la Tamhadit, la Montagne Al-Bayda et la Beni Kil ont vu leurs effectifs chuter drastiquement. Ahmadi Mouloud, éleveur primé de race Tamhadit, témoigne :
« Le soutien du gouvernement n’est pas suffisant… les agriculteurs luttent pour assurer un approvisionnement suffisant pour l’Aïd al-Adha cette année. »
Cette situation alarmante s’explique par le manque de pâturages et le coût élevé du fourrage, poussant de nombreux éleveurs à abandonner leurs troupeaux. La pénurie d’animaux sacrificiels qui en résulte fait craindre une flambée des prix pour l’Aïd Al Adha 2025.
Un impact économique et social considérable
Les conséquences économiques de cette crise sont lourdes pour les familles marocaines. Les prix des moutons devraient augmenter de 500 à 2000 dirhams par rapport à l’année précédente. Cette hausse, combinée à un taux de chômage record et à l’inflation, met en péril la capacité de nombreux ménages à accomplir le sacrifice rituel. Le secteur automobile marocain connaît une croissance notable, mais cela ne suffit pas à compenser les difficultés économiques générales.
Au-delà de l’aspect financier, c’est toute une tradition culturelle et religieuse qui est menacée. L’impossibilité de pratiquer le sacrifice pourrait avoir des répercussions profondes sur le tissu social et l’identité culturelle du pays.
Les mesures gouvernementales face à la crise
Face à cette situation critique, le gouvernement marocain a annoncé plusieurs mesures d’urgence. Le porte-parole du gouvernement, Mustapha Baitas, a confirmé un plan visant à doubler les importations d’ovins pour l’Aïd Al Adha. Des discussions sont en cours pour importer jusqu’à 600 000 moutons, et les procédures d’importation sont en cours de simplification.
Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a déclaré que plus de deux millions de moutons avaient déjà été enregistrés pour la fête dès avril. Cependant, l’efficacité de ces mesures reste incertaine face à l’ampleur de la crise et aux défis logistiques.
Un appel à la solidarité internationale
La situation au Maroc s’inscrit dans un contexte régional plus large de défis humanitaires et diplomatiques. Les contributions scientifiques notables des Arabes du Moyen Âge rappellent le potentiel de la région pour surmonter les adversités. La crise actuelle pourrait nécessiter une mobilisation internationale, à l’instar des efforts déployés pour faire face à la crise humanitaire au Soudan.
Dans ce contexte, l’Arabie Saoudite, malgré un déficit prévu de 268 milliards en 2025 pour financer sa vision 2030, pourrait jouer un rôle clé dans les efforts régionaux pour soutenir le Maroc.
Conclusion
L’Aïd Al Adha 2025 au Maroc s’annonce comme un défi majeur, mettant à l’épreuve la résilience du pays face aux changements climatiques et aux défis économiques. Alors que le gouvernement s’efforce de trouver des solutions, l’avenir de cette célébration traditionnelle reste incertain. La situation appelle à une réflexion profonde sur l’adaptation des pratiques culturelles et religieuses face aux réalités environnementales et économiques changeantes, tout en préservant l’essence de cette fête importante pour la communauté musulmane marocaine.