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Lifestyle

11.02.2022

Eliz Murad : “J’ai envie d’être une femme multiculturelle, contemporaine, et moderne.”

Auteure, chanteuse, guitariste, et même disquaire à ses heures perdues, Eliz Murad, ancienne moitié du duo Téléférik, se lance désormais en solo avec la sortie récente d’un EP très personnel, baptisé “Apocalypsna”, qui signifie “notre apocalypse” en arabe libanais, pays d’où est originaire la jeune femme… On fait connaissance, en musique !

Quelles sont tes influences musicales ?

J’en ai plein, mais c’est vrai que les personnalités qui m’ont le plus marqué à la base étaient les chanteuses afro-américaines. Très jeune, j’ai trouvé dans la bibliothèque familiale des cassettes de gospel, de Ray Charles, etc. Un jour, j’ai écouté Dinah Washington, et c’est là que j’ai eu un vrai coup de cœur. C’est vraiment quelque chose qui m’a tout de suite emportée. Cela a marqué un peu un commencement musical pour moi car j’ai commencé à chanter par dessus, à faire des chœurs… Par la suite, la personnalité, la voix qui m’a le plus fortement influencée, c’est Tina Turner. Et bien sûr, les grandes voix arabes comme Fairouz, Oum Kalthoum, Najwa Karam, des chanteuses vraiment de la pop libanaise, qui sont aujourd’hui devenues des grandes dames de la chanson du Moyen-Orient. C’est quelque chose qui appartenait plutôt à ma mère et je ne comprenais pas encore à quel point cela allait impacter ma vie. Aujourd’hui, je le mesure. Il faut dire que c’est quand même un art majeur, le chant arabe… Je n’ai jamais appris à chanter comme ça, mais ce sont des sonorités qui font partie de moi et qui m’influencent aujourd’hui dans ma musique, c’est sûr.

 

Quel disque emmènerais-tu sur une île déserte ?

Je dirais qu’il y en a deux. Il y a l’album blanc des Beatles. C’est un album concept qui est très étonnant. Quand je l’ai écouté à l’époque, j’ai été vraiment marquée par la modernité de cet album, quand on l’écoute encore aujourd’hui on découvre encore toutes sortes de choses… Ensuite, il y a un album de Fairouz que j’adore, qui s’appelle Wahdon. Il contient cinq titres, donc c’est presque un EP en fait. Voilà, ce sont les deux albums que j’adore par-dessus tout.

Ce premier EP solo, comment est-il né ?

On sent vraiment que je suis allée puiser dans ce que j’écoutais à l’adolescence, ce qui m’a suivi tout au long de ma vie et qu’aujourd’hui j’aime encore et j’écoute encore, comme Portishead, Nirvana, Tori Amos… En outre, nouveau clin d’œil à ma mère, j’avais envie de prendre la langue arabe et de l’insérer dans cet univers musical auquel elle n’est pas habituellement associée. C’était un challenge, assurément, mais c’est ce qui m’a motivée

Et que raconte cet album ?

Il s’appelle “Apocalypsna”. Ça veut dire “Notre apocalypse” en arabe littéraire, en arabe libanais plutôt. C’est un EP très personnel, que j’ai décidé de faire comme ça, sur un coup de tête, pendant le confinement. Chaque morceau parle de quelque chose qui me tenait à cœur. J’ai envie d’être une femme multiculturelle, contemporaine, et moderne. J’ai envie de pouvoir montrer que c’est cool aussi, d’avoir des origines arabes, que ce n’est pas que lié à des conflits, ou à des clichés. Et je trouve ça important qu’on puisse montrer qu’une femme arabe peut être indépendante, qu’elle peut monter sur scène avec une guitare, bouger la tête et être puissante.

 

L’album contient Beirut, ton premier single clipé, on en parle ?

Quand il y a eu la bombe à Beyrouth, ça a été une fulgurance pour moi de composer le titre “Beirut”. Dès le lendemain, j’ai eu besoin de faire cette chanson. Je pense qu’il fallait juste aller à l’essentiel. Il fallait juste que le propos soit pur, qu’il soit honnête et soit sincère.

 

Et si tu devais choisir une seule de tes chansons pour présenter ton œuvre ?

Je pense que je prendrais “Lé Badna” parce que je trouve que c’est un bon mix, un bon résumé, une bonne carte de visite de l’album. Il y a à la fois un bon équilibre entre électro et dansant, avec des riffs de guitare. Et je trouve que c’est un bon mélange, qui me résume bien.

Publié le 11 February 2022

#Liban