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Société

02.03.2020

Irak : Une “révolution” artistique pour redonner des couleurs à Mossoul

La deuxième plus grande ville d’Irak trouve des moyens inventifs pour se restaurer, deux ans et demi après sa libération du contrôle de l’État islamique. A travers un mouvement pacifique, la jeunesse de Mossoul utilise aujourd’hui l’art pour redonner vie à une ville ravagée.

Il n’a pas été facile de se relever après l’occupation sanglante de l’Etat islamique. Mais Mossoul retrouve aujourd’hui des couleurs grâce aux pinceaux d’un petit groupe d’artistes locaux. Baptisé “Révolution artistique”, leur mouvement promeut l’unité au sein de la diversité de la ville et s’efforce, à travers le peinture des murs délabrés de la ville, de rétablir l’optimisme au sein de leurs communautés déchirées par la guerre.

Persévérer malgré les difficultés

Révolution artistique” est né entre les murs de l’Ecole des Beaux-Arts de Mossoul. Entre 2014 et 2017, cet établissement n’a pas eu d’autre choix que de fermer ses portes après avoir subi d’importants dommages dus aux bombardements. Mais grâce à l’aide financière du Programme des Nations Unies pour le développement, l’institution a rouvert ses portes l’année dernière.

Depuis, les étudiants y sont revenus avec une plus grande soif d’apprendre.

 

Beaux Arts de Mossoul

Beaux Arts de Mossoul

Retrouver le sens de l’agence

S’adressant à Radio France Internationale, Saleh Hama,

membre actif du mouvement, souligne l’importante place de l’art de la reconstruction de Mossoul.

“Les terroristes nous avaient interdit de peindre. Nous devions nous cacher et cacher notre travail, explique-t-elle. Ils voulaient tuer notre humanité, mais ils n’ont pas réussi. Dès la défaite d’EI, l’art a refait surface de façon encore plus belle. Regardez cette fresque, c’est un message au monde pour dire : nous sommes toujours là ! Il y a encore de l’art en Irak et à Mossoul”.

The Iraqi Art Revolution

Des roses qui poussent sur le béton

Les couleurs vives recouvrent désormais les façades grises noircies par les feus, certaines encore criblées de balles, créant un contraste surprenant. Les peintures murales présentent certaines des architectures emblématiques détruites au cours du conflit, comme le minaret incliné de la mosquée al-Nuri, le taureau ailé de Ninive connu sous le nom de Lamassu et la mosquée Nabi Yunus. 

Depuis la libération de Mossoul de l’État islamique, le gouvernement local a lancé des campagnes pour déblayer les décombres et reconstruire des milliers de maisons afin de permettre la réinsertion progressive des personnes déplacées. 

Le maire de la ville, Zuhair al-Araji, reconnaît le manque de soutien institutionnel pour la “Révolution artistique” menée par les étudiants, dû à un manque de budget alors que la ville travaille toujours pour se remettre sur pied. “Néanmoins, nous facilitons leur travail en supprimant les obstacles qu’ils pourraient rencontrer. Ce mouvement indique clairement que les jeunes veulent insuffler de la vie à leur société et restaurer l’amour de la culture et des arts, en plus de prêcher la tolérance et la coexistence. Les jeunes ont été les plus touchés par les restrictions de l’EI”, a déclaré Araji.

 

 

 

Publié le 2 March 2020

#Irak