Liban : 13 janvier, le jour J pour nommer un Premier ministre face à 3 défis majeurs

Le processus de nomination d’un nouveau Premier ministre au Liban est en cours, alors que le pays fait face à des défis économiques et politiques majeurs. Le président Joseph Aoun a entamé les consultations parlementaires obligatoires le 13 janvier 2025, marquant une étape cruciale dans la formation du prochain gouvernement libanais. Cette démarche intervient dans un contexte de crise profonde et de pressions internationales pour des réformes structurelles urgentes.

Un processus constitutionnel sous haute tension

Les consultations parlementaires, prévues par la Constitution libanaise, impliquent des rencontres entre le président Aoun et les différents blocs parlementaires. L’objectif est de désigner un candidat capable de former un gouvernement et d’obtenir la confiance de la majorité du Parlement. Ce processus s’annonce complexe dans un paysage politique fragmenté et polarisé.

Parmi les candidats potentiels, Najib Mikati, l’actuel Premier ministre par intérim, se positionne comme un favori. Sa capacité à naviguer dans les eaux troubles de la politique libanaise et à maintenir une certaine stabilité joue en sa faveur. Cependant, son bilan en matière de réformes est critiqué, notamment par la communauté internationale.

Un autre candidat de poids est Nawaf Salam, juge à la Cour internationale de Justice. Son profil de réformateur et son soutien par des forces opposées au statu quo en font une option séduisante pour ceux qui aspirent à un changement radical. Sa candidature a gagné en importance suite au retrait stratégique de Fouad Makhzoumi, qui a appelé à l’unité du camp réformiste.

Des enjeux cruciaux pour l’avenir du Liban

Le futur Premier ministre devra faire face à des défis colossaux. La crise économique qui secoue le pays depuis plusieurs années a plongé une grande partie de la population dans la pauvreté. La dévaluation de la livre libanaise et l’inflation galopante ont érodé le pouvoir d’achat des citoyens.

Sur le plan politique, le nouveau gouvernement devra s’atteler à la mise en œuvre de réformes structurelles exigées par la communauté internationale, notamment le Fonds Monétaire International (FMI). Ces réformes sont cruciales pour débloquer l’aide financière dont le Liban a désespérément besoin.

« Le prochain Premier ministre aura la lourde tâche de reconstruire la confiance, tant au niveau national qu’international », souligne un analyste politique libanais. « Il devra jongler entre les exigences des différentes factions politiques et les attentes de la population qui aspire à un changement réel. »

Un contexte régional et international influent

La nomination du Premier ministre libanais s’inscrit également dans un contexte régional tendu. Les influences extérieures, notamment celles de l’Arabie Saoudite, de l’Iran, des États-Unis et de la France, pèsent lourdement sur le processus. La position du futur gouvernement vis-à-vis du Hezbollah et ses relations avec les puissances régionales seront scrutées de près.

L’accord de cessez-le-feu avec Israël, entré en vigueur en novembre 2024, ajoute une dimension sécuritaire critique à la situation. Le nouveau gouvernement devra veiller à son respect tout en naviguant dans les eaux troubles des relations régionales. La question du désarmement des milices, y compris le Hezbollah, reste un sujet sensible qui pourrait influencer la stabilité du pays.

Alors que les consultations se poursuivent, l’avenir politique du Liban reste incertain. La nomination du prochain Premier ministre sera un indicateur crucial de la direction que prendra le pays. Entre aspirations de réforme et réalités politiques complexes, le Liban se trouve à un carrefour décisif de son histoire. La communauté internationale, tout comme les citoyens libanais, attendent avec impatience le résultat de ce processus, espérant qu’il ouvrira la voie à une stabilité tant attendue et à un renouveau économique dans ce pays du Moyen-Orient aux multiples défis.

Karim Al-Mansour