Liban : Makhzoumi se retire, Salam favori pour diriger un gouvernement de 24 ministres

Le paysage politique libanais connaît un nouveau rebondissement ce 13 janvier 2025, avec le retrait de Fouad Makhzoumi de la course à la primature. Cette décision inattendue de l’influent homme d’affaires et député indépendant vise à soutenir la candidature de Nawaf Salam, président de la Cour internationale de justice. Ce geste stratégique pourrait redéfinir les alliances politiques dans un Liban en quête de stabilité et de réformes.

Un soutien crucial pour les forces réformatrices

Fouad Makhzoumi, connu pour son engagement en faveur des réformes structurelles, justifie son retrait comme une nécessité pour « rompre avec les pratiques corrompues du passé ». En apportant son soutien à Nawaf Salam, il espère consolider les forces réformatrices autour d’un candidat jugé crédible et capable de mener les changements attendus par la population libanaise.

« Le Liban a besoin d’un leadership courageux et transparent. Mon retrait n’est pas une abdication, mais une démonstration de responsabilité pour permettre à une véritable alternative d’émerger », a déclaré Makhzoumi lors de l’annonce de sa décision.

Cette alliance inattendue met en lumière les divisions au sein des forces politiques libanaises, tout en offrant une nouvelle perspective pour sortir le pays de sa crise politique et économique. Nawaf Salam, fort de son expérience diplomatique et juridique internationale, incarne pour beaucoup l’espoir d’un renouveau dans la gouvernance du pays.

Un contexte politique tendu

La décision de Makhzoumi intervient dans un contexte politique particulièrement tendu au Liban. Après plus de deux ans de vacance présidentielle, l’élection récente de Joseph Aoun à la présidence a marqué le début des consultations parlementaires pour nommer un nouveau Premier ministre. Ce processus est crucial dans le système confessionnel de partage du pouvoir qui caractérise la politique libanaise.

Le retrait de Makhzoumi et son soutien à Salam s’inscrivent dans une volonté de présenter une alternative aux figures politiques traditionnelles, souvent critiquées pour leur incapacité à mettre en œuvre les réformes nécessaires. Cette dynamique pourrait influencer les négociations en cours et potentiellement redéfinir les alliances politiques dans le pays.

Implications régionales et internationales

La nomination du prochain Premier ministre libanais revêt une importance qui dépasse les frontières du pays. Des acteurs régionaux et internationaux, notamment l’Arabie saoudite et les États-Unis, suivent de près ces développements. Nawaf Salam, perçu comme un candidat aligné sur les aspirations réformatrices et opposé au Hezbollah, pourrait bénéficier d’un soutien diplomatique significatif.

Cette influence extérieure souligne les enjeux géopolitiques de la formation du prochain gouvernement libanais. Le futur Premier ministre devra naviguer habilement entre les attentes de la population, les exigences des donateurs internationaux et les équilibres régionaux délicats.

Défis à venir pour le prochain gouvernement

Quel que soit le résultat des consultations, le prochain Premier ministre libanais sera confronté à des défis colossaux. Parmi les priorités urgentes figurent la mise en œuvre de réformes économiques cruciales pour satisfaire les donateurs internationaux, la reconstruction des zones touchées par les récents conflits, et la gestion des tensions politiques internes.

Le soutien de Makhzoumi à Salam pourrait représenter un pas vers un consensus autour d’un programme de réformes ambitieux. Cependant, la capacité du futur gouvernement à surmonter les divisions politiques profondes et à répondre aux attentes de la population reste incertaine.

Alors que les consultations parlementaires se poursuivent, tous les regards sont tournés vers le palais présidentiel de Baabda. L’issue de ces négociations politiques pourrait bien déterminer la trajectoire du Liban pour les années à venir, dans un contexte régional en constante évolution. La décision de Makhzoumi marque peut-être le début d’une nouvelle ère politique au Liban, où la collaboration entre réformateurs pourrait enfin ouvrir la voie à des changements structurels tant attendus.

Karim Al-Mansour