MENA : Une croissance de 4% en 2025 portée par le pétrole et l’innovation

Le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) s’apprêtent à connaître un rebond économique significatif en 2025, selon les prévisions de plusieurs institutions financières de renom. Moody’s annonce une croissance accélérée de 2,9% pour la région MENA en 2025, contre 2,1% en 2024, tandis que le Fonds Monétaire International (FMI) projette un taux de croissance encore plus optimiste de 4%. Ces perspectives prometteuses sont le fruit d’une combinaison de facteurs, allant de l’augmentation de la production pétrolière à l’amélioration des performances du secteur non pétrolier.

Les moteurs de la croissance économique

L’augmentation de la production pétrolière joue un rôle crucial dans ces prévisions optimistes. L’assouplissement des réductions de production de l’OPEP+ devrait entraîner une hausse significative de la production de pétrole, en particulier dans les pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) comme l’Arabie Saoudite, les Émirats Arabes Unis et le Koweït. Par exemple, la production pétrolière de l’Arabie Saoudite devrait atteindre 10,5 millions de barils par jour d’ici mi-2025, contre 9,7 millions en 2024.

Parallèlement, le développement du secteur non pétrolier contribue de manière substantielle à la croissance régionale. Les réformes mises en œuvre dans le cadre des programmes du FMI, notamment en Égypte, visent à stabiliser les finances publiques et à stimuler la croissance du secteur privé. Ces efforts portent leurs fruits, avec une croissance économique égyptienne qui devrait s’accélérer à 4,0% d’ici juin 2025, puis à 4,7% en 2025/26 et 5,3% en 2026/27.

Les investissements à grande échelle, en particulier ceux liés à la Vision 2030 de l’Arabie Saoudite, jouent également un rôle déterminant dans la stimulation de l’activité économique non pétrolière. Ces investissements, soutenus par des dépenses gouvernementales élevées et des fonds souverains, soutiennent divers secteurs tels que les infrastructures, la santé et l’éducation, contribuant ainsi à la diversification économique de la région. L’Arabie Saoudite, plus grande économie de la région, devrait être l’un des principaux moteurs de cette reprise avec une croissance économique projetée à 4,4% en 2025, contre un modeste 1,3% en 2024.

Défis et risques à surveiller

Malgré ces perspectives positives, la région MENA reste vulnérable à plusieurs défis. Les fluctuations des prix du pétrole demeurent une préoccupation majeure, une baisse de 10 dollars du prix du baril pouvant réduire la croissance du PIB régional de 0,8 point de pourcentage. L’inflation reste également un sujet de préoccupation, en particulier dans des pays comme l’Égypte, où la hausse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie a érodé le pouvoir d’achat des ménages.

Les tensions géopolitiques et les défis structurels, tels que l’instabilité politique et les vulnérabilités budgétaires dans certains pays, continuent de poser des obstacles au développement durable. La région doit faire face à ces faiblesses structurelles pour assurer une stabilité et une croissance économiques à long terme.

« La région doit faire face aux faiblesses structurelles et aux risques géopolitiques pour assurer des progrès durables. Un virage vers une croissance plus inclusive, axée sur le développement du capital humain, l’amélioration de la productivité, l’ouverture au commerce et aux données, ainsi que la stimulation de l’innovation et des avancées technologiques, pourrait ouvrir la voie à l’avenir », souligne une analyse de la Banque mondiale.

Perspectives d’avenir et conclusion

La trajectoire économique de la région MENA pour 2025 est empreinte d’optimisme, portée par une production pétrolière accrue, des projets d’investissement à grande échelle et des améliorations dans le secteur non pétrolier. Cependant, la région doit naviguer habilement entre les défis tels que les fluctuations des prix du pétrole, l’inflation et les tensions géopolitiques pour atteindre une croissance économique durable. Alors que la région continue de diversifier ses économies et d’investir dans les avancées technologiques, elle est en passe de réaliser des progrès significatifs vers un avenir plus prospère et durable.

L’Arabie Saoudite, avec son ambitieuse Vision 2030, joue un rôle central dans cette transformation économique régionale. Parallèlement, des pays comme les Émirats Arabes Unis investissent massivement dans l’innovation, comme en témoigne la croissance rapide de leur secteur technologique. Ces initiatives, combinées à l’émergence de startups innovantes dans la région, laissent présager un avenir prometteur pour l’économie du monde arabe, malgré les défis qui persistent.

Karim Al-Mansour