L’épopée de Gilgamesh ou la première description de rêve connue
Dans ce récit mésopotamien, gravé sur des tablettes d’argile vers 2100 avant notre ère, on peut y lire la première expérience onirique vécue par le roi semi-mythique Gilgamesh d’Uruk. Il rêve qu’un météore tombe sur la Terre. Sa mère, qui est une déesse, y voit un heureux présage : l’arrivée d’un compagnon de route pour Gilgamesh. Un homme du nom d’Enkidu, est effectivement envoyé par les dieux. Après de longues luttes de pouvoir, ils deviennent amis.
Le support sur lequel est décrit cet épisode a été retrouvé dans la bibliothèque du dernier roi de l’Assyrie antique, avec d’autres tablettes racontant des rêves et leurs symboliques. Ces écrits furent ensuite compilés dans un livre, connu sous le nom de The Assyrian Dream Book.
On retrouve le sujet des rêves dans d’autres royaumes antiques, notamment chez les Égyptiens.
Les rêves dans l’Égypte ancienne
Dans l’Égypte antique, le sommeil revêt une dimension mystique. Les Égyptiens disaient de cet état de conscience modifié qu’il permettait de régénérer le corps et l’esprit, mais aussi d’établir une passerelle entre les trois mondes : le monde terrestre, le monde des morts et le monde des dieux. D’ailleurs, le mot égyptien désigné pour le rêve signifie “ veiller ” et même “ s’éveiller ”. Un peu comme si, une fois tombé dans les bras de Morphée, l’homme émergeait dans une nouvelle dimension.
Les Égyptiens classaient d’ailleurs les songes en deux catégories : les rêves spontanés qui surgissent naturellement durant la nuit et les rêves provoqués pour entrer en relation avec une divinité. Pour ces derniers, l’idée était d’accéder à une vision ou obtenir une réponse à un problème. Un processus qui impliquait une série de rituels, ainsi que la présence d’un interprète des rêves.
Les songes dans l’Islam
Au VIIème siècle, avec l’avènement de l’Islam, le Coran révèle un passage lié aux songes. Le prophète Mohammed énonce à ses compagnons qu’après sa mort, ses conseils se manifesteraient sous la forme de rêves et de visions bienfaisants, appelés rou’ya. Les songes terrifiants, quant à eux, sont attribués au Chaytân (Satan).
Au fil des siècles, plusieurs érudits musulmans ont édité des recueils dédiés à l’interprétation des songes. Selon le professeur universitaire John C. Lamoreaux, 63 livres de rêves ont été écrits durant les 400 premières années de l’Islam.
Un sujet qui continue de fasciner, d’autant plus que les recherches scientifiques peinent pour le moment à trouver des réponses sur ce phénomène.