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Lifestyle

15.07.2019

Sary Hany :”Tous les jours, j’en sais plus sur la musique, mais je réalise aussi que je ne sais rien du tout”.

A seulement 34 ans, Sary Hany possède déjà une grande carrière derrière lui. Guitariste et producteur de musique, il a fondé en 2014 Key66production : le premier studio de production musicale et sonore au Caire. Une façon d’étendre les frontières de sa musique au monde de la publicité, des films mais aussi des artistes égyptiens.

Si vous êtes familier avec les publicités télévisées d’Égypte ou du Liban, vous avez sûrement déjà entendu les sons de Sary Hany. Bien connu au Moyen-Orient, on trouve parmi ses créations de nombreux spots télévisés pour Coca Cola, Vodafone, le ministère égyptien du Tourisme, MTC Liban ou encore la célèbre marque de télécommunications Du aux Emirats Arabes Unis. Son œuvre a d’ailleurs été reconnue localement et internationalement à travers différentes compétitions publicitaires telles que les MENA Crystal, Dubai Lynx, le Festival de New York ou encore les Lions de Cannes. Mais loin de restreindre sa passion pour la musique aux seules portes du monde de la publicité, il met également ses talents au service de l’industrie du cinéma ainsi que de célèbres artistes égyptiens tels que Zap Tharwat.

 

Vous avez commencé à naviguer dans le domaine de la musique dès votre plus jeune âge. Qu’est-ce qui vous a amené à apprendre la musique?

Jouer de la musique a été une coïncidence heureuse, j’avais 9 ans et nous étions en train de nous réunir en famille lorsque mon cousin a apporté une guitare. Alors qu’il nous montrait ce qu’il avait appris ces deux derniers mois, je lui ai demandé si je pouvais essayer. Il m’a fallu quelques minutes pour jouer ce qui lui avait pris deux mois à réaliser. Mes parents étaient tellement surpris que le même jour, ma famille m’a acheté une guitare. Une semaine plus tard, je commençais mes premiers cours et l’année d’après, je jouais mon premier concert devant un large public. Étant plus intéressé par le rock, j’ai acheté ma première guitare électrique à l’âge de 14 ans et j’ai formé mon premier groupe dans la foulée. Nous avons joué dans différents lieux et boîtes de nuits, si bien que les magazines ont commencé à parler de nous. Malheureusement, lorsque je suis allé à l’université, les choses ont ralenti et j’ai commencé à consacrer tout mon temps à l’étude de l’architecture. Mais après trois années d’études, ma passion pour la musique a repris le dessus et depuis ce jour, je n’ai plus arrêté d’en faire. 

 

 

Vous avez commencé à devenir très célèbre en Égypte et au Moyen-Orient grâce à certaines publicités dont vous avez réalisé la bande son. Comment avez-vous démarré cette aventure?

Encore une fois, c’était une coïncidence. J’avais un ami cher qui connaissait quelqu’un chez Coca-Cola et je lui ai proposé de faire de la musique pour l’une de leurs publicités. Ensuite, j’ai commencé à recevoir des appels d’agences et de maisons de production qui me demandaient de concevoir la musique pour leurs publicités. Depuis, j’ai travaillé sur la musique de nombreuses campagnes dans le monde entier.

 

Quel est votre processus créatif lorsque vous créez le son d’une marque?

En fait, c’est une question très délicate, car cela varie beaucoup d’un projet à l’autre. Mais j’essaie de m’intégrer à l’équipe, de comprendre ce qu’ils essaient de dire et l’émotion qu’ils essaient de transmettre. Le reste consiste simplement à apprécier le processus de création musicale en lui même, parfois très personnel  et parfois tout simplement artisanal.

 

En 2014, vous avez lancé Key66production, la première production de musique sonore au Caire. Pouvez-vous la présenter?

Key66production est une société que j’ai créé avec mon frère, incroyable producteur de musique, et mon épouse. Nous voulions aller plus loin et créer une proposition sonore complète, où tous les besoins audio pourraient être trouvés au même endroit. Cela peut aller de la création sonore, aux bruitages, sons repiqués, ou encore mixage… Nous avons commencé à recevoir tellement de projets que je ne pouvais plus gérer seul. Comme j’ai toujours cru au travail d’équipe, je travaille maintenant avec plusieurs producteurs. Réunir tous ces producteurs sous un même toit me permet de rester ouvert aux nouvelles idées. 

 

Vous avez également réalisé la bande-son du Gaza Surf Club, un documentaire présenté au Festival international de Toronto en 2016. Comment avez-vous travaillé sur ce type de projet?

Tout le monde aime les histoires et j’aime participer au processus narratif. Mon processus ici était donc très différent: si je peux généralement achever la musique de 3 publicités dans la même journée, il m’a fallu des semaines pour trouver la première note concernant ce film. J’ai passé une semaine à regarder le film encore et encore, puis à me mettre dans la situation de chaque personnage. Je me suis demandé : “Dans la peau de quel personnage devrais-je me projeter ?”. Je ne pouvais pas toucher un instrument avant d’être dans le bon état d’esprit et de savoir exactement ce que je voulais dire. Travailler sur un film, c’est comme travailler sur une grande toile, contrairement à un petit spot de télévision par exemple.

 

 

Quel a été le plus difficile de votre carrière?

La chose la plus difficile pour moi est de continuer à aimer ce que je fais et de pouvoir continuer à le faire. Tous les jours, j’en sais plus sur la musique mais je réalise aussi que je ne sais rien du tout. C’est une chance de savoir qu’il ya toujours plus à apprendre. Et c’est ce qui fait de chaque projet un nouveau défi pour moi.

 

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