Tourisme : ces 20 pays sont responsables de 75 % des émissions de CO2

tourisme polluant

Le tourisme est une activité économique mondiale en plein essor qui offre des opportunités de découverte et de partage culturel.

Cependant, il est également devenu l’un des principaux contributeurs aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, entraînant des impacts négatifs sur notre planète.

Cet article explore les défis posés par le secteur touristique pour l’environnement ainsi que les solutions proposées pour minimiser ces effets.

L’empreinte carbone du tourisme mondial

Avec plus de 20 milliards de voyages touristiques comptabilisés en 2024, le secteur du tourisme génère environ 8,8 % des émissions planétaires de gaz à effet de serre.

Ce chiffre impressionnant montre que les déplacements représentent une part significative de la pollution globale. Les touristes voyagent de plus en plus fréquemment, et les vols long-courriers, particulièrement néfastes pour le climat, se multiplient.

La contribution disproportionnée de certaines régions du monde est également préoccupante. Environ 20 pays sont responsables des trois quarts des émissions de gaz à effet de serre générées par le tourisme. Ces nations, souvent les plus riches, produisent jusqu’à 100 fois plus d’émissions par habitant que les pays moins développés. Cela crée un déséquilibre significatif entre les régions du globe.

Les pays les plus polluants

Parmi les principaux émetteurs de gaz à effet de serre liés au tourisme, on retrouve principalement les nations industrialisées. Le mode de vie dans ces pays favorise les déplacements fréquents et les vacances à l’étranger, ce qui contribue largement à leur empreinte écologique. La richesse économique permet un accès facile aux voyages longue distance, augmentant ainsi la pression environnementale.

En revanche, les pays en développement, bien que participant eux aussi au tourisme mondial, affichent des niveaux d’émissions beaucoup plus bas. Cette disparité souligne l’injustice climatique où ceux qui polluent le moins subissent parfois les dommages les plus graves provoqués par les changements climatiques.

Voyages et gaz à effet de serre : une relation complexe

Voici la liste des 20 pays responsables de 75 % des émissions de CO2 liées au tourisme, classés par leur part respective :

  1. États-Unis : 19,1%
  2. Chine : 14,5%
  3. Inde : 5,7%
  4. Allemagne : 4,7%
  5. Royaume-Uni : 3,6%
  6. Japon : 3,2%
  7. Mexique : 2,9%
  8. Canada : 2,6%
  9. France : 2,3%
  10. Russie : 2,2%
  11. Indonésie : 2,1%
  12. Australie : 1,6%
  13. Brésil : 1,5%
  14. Italie : 1,5%
  15. Corée du Sud : 1,4%
  16. Philippines : 1,2%
  17. Malaisie : 1,2%
  18. Thaïlande : 1,2%
  19. Arabie Saoudite : 1,0%
  20. Espagne : 1,0%

Les différents modes de transport utilisés par les touristes exercent divers degrés d’impact sur l’environnement. Les avions, en particulier, sont des sources majeures de pollution. Les vols long-courriers sont particulièrement préoccupants car ils libèrent une quantité importante de gaz à effet de serre directement dans la haute atmosphère, amplifiant ainsi leurs effets nocifs.

D’autres formes de transport comme les voitures et les croisières ne sont pas exemptes de critiques. Bien que variés, tous ces moyens contribuent à alourdir l’empreinte carbone du tourisme global. Chaque dollar gagné dans ce secteur engendre ainsi 30 % d’émissions de plus que la moyenne des activités économiques.

Stratégies pour réduire l’impact climatique

Pour lutter contre ces défis environnementaux, plusieurs stratégies peuvent être mises en œuvre :

  • Mesurer et indiquer concrètement les émissions de chaque trajet : En fournissant des informations claires et précises sur l’empreinte carbone des différents modes de transport, les voyageurs peuvent faire des choix plus éclairés et limiter leur impact environnemental.
  • Limiter la croissance économique non durable du tourisme : Il est crucial d’insister sur des pratiques durables et de moins se focaliser sur la seule expansion économique. Cela pourrait inclure des restrictions sur les vols long-courriers et des incitations pour des séjours locaux ou régionaux.
  • Promouvoir des alternatives écologiques : Encourager l’utilisation de transports moins polluants tels que le train ou le bus, et développer des infrastructures cyclistes et piétonnes pour les courtes distances.
  • Éducation et sensibilisation : Informer les touristes des conséquences de leurs choix de voyage sur l’environnement et promouvoir des comportements responsables lors de leurs déplacements.

Le tourisme face au défi du changement climatique

À mesure que le secteur du tourisme continue de croître, il devient impératif de réévaluer son modèle de développement. Les décideurs politiques et les acteurs du secteur doivent travailler ensemble pour créer des cadres réglementaires et des incitations favorables à une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

La conférence sur le climat a récemment inclus le tourisme dans ses discussions, une première étape positive vers une prise de conscience accrue des problèmes spécifiques induits par cette industrie. Des mesures telles que des compensations carbone pour les entreprises touristiques, le soutien à des projets écologiques et la promotion de destinations durables sont des voies à explorer pour atténuer l’impact du secteur.

Rôle des consommateurs

Les consommateurs jouent également un rôle clé. En privilégiant des destinations proches, en choisissant des moyens de transport plus verts, ou encore en réservant des hébergements respectueux de l’environnement, chacun peut contribuer à un tourisme plus durable.

Le pouvoir de décision des voyageurs, combiné à des politiques innovantes et des initiatives privées, peut produire des changements significatifs à long terme. Associé à une meilleure gestion des ressources et à une attention particulière à la préservation des habitats naturels, cela peut transformer radicalement notre approche du tourisme.

Vers un avenir plus vert pour le tourisme

Bien que les défis soient nombreux, il existe également de nombreuses opportunités d’adopter des pratiques plus durables dans le tourisme. Adoptant une perspective holistique qui englobe tant la protection de l’environnement que la viabilité économique et sociale, il est possible de redéfinir le succès du tourisme moderne.

Finalement, en intégrant des critères durables dès maintenant et en promouvant une culture de responsabilité parmi tous les acteurs impliqués, nous pouvons espérer un avenir où le tourisme continuera de prospérer tout en respectant les limites planétaires.

Karim Al-Mansour