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Histoire & Patrimoine

03.08.2023

Al-heda’a : Les mélodies que les bergers arabes utilisent pour communiquer avec leurs chameaux

Dans la Bible et le Coran, on raconte que le prophète Salomon était en mesure de dialoguer avec les animaux, un miracle dont lui seul pouvait se targuer. De nos jours, il existe une aptitude similaire. Dans les déserts d’Arabie, les bergers parviennent à communiquer avec les chameaux, mais par le chant.

Cette expression orale polyphonique millénaire, appelée al-heda’a, est accompagnée de mélodies. Inscrite sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO, l’Alheda’a est reconnue pour son importance dans l’histoire des Bédouins et dans le patrimoine de la péninsule arabique.

Cette pratique revêt avant tout une utilité technique : elle sert à guider les troupeaux à travers le désert ou les pâturages vers les zones essentielles pour s’abreuver, se nourrir et préparer la traite. En cas de danger immédiat, comme les tempêtes de sable, l’expression rythmique permet un rassemblement rapide et la sauvegarde des chameaux et de leurs gardiens.

L’essence de cette pratique réside dans le répertoire de sons de l’éleveur, affiné au fil des générations, qui guide les actions et les réponses des chameaux. Ces derniers, quant à eux, développent une capacité surprenante à reconnaître la voix de leur propriétaire et à obéir à ses ordres.

“Il existe un langage particulier entre le propriétaire et son chameau”, explique un éleveur saoudien de 36 ans au média Malgor.

“Les dromadaires reconnaissent le son de la voix de leur propriétaire et répondent immédiatement.”

 

 

 
 
 
 
 
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Les dromadaires, symboles de la culture bédouine.

Les chameaux occupent une place prépondérante dans la culture bédouine depuis des milliers d’années, profondément ancrés dans l’histoire et l’identité de la région. Domestiquées il y a environ 3 500 ans, ces bêtes sont devenues des animaux de bât essentiels, permettant le transport de marchandises et facilitant le commerce à travers les vastes étendues désertiques grâce à leur faible recours à l’eau. Au-delà de leur valeur pratique, les chameaux symbolisent la richesse et la prospérité dans la société arabe, et servaient même à évaluer le rang social d’une personne. Posséder un nombre important de chameaux était en effet synonyme d’aisance. Les proverbes, la poésie et le folklore arabes évoquent fréquemment les chameaux, les présentant comme des icônes d’endurance, de résilience et d’adaptabilité face aux conditions rudes qui prévalent dans le désert.

 

“Il existe de nombreuses inscriptions rupestres montrant des dromadaires peints et racontant leur histoire, que ce soit en temps de guerre ou pour le commerce”, souligne Jasser al-Harbash, chef de la Commission saoudienne du patrimoine.

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