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Tech & Business

31.01.2022

Aux Emirats arabes unis, la pêche à la pointe de la technologie

Pays majoritairement désertique, les Émirats arabes unis font preuve de créativité technologique dans le domaine de l’aquaculture, motivés par différents enjeux, parmi lesquels préservation des écosystèmes et croissance démographique occupent une place de choix.

A l’occasion de la Saudi International Marine Exhibition and Conference (SIMEC), la ministre émiratie du changement climatique et de l’environnement, Maryam Almheiri, a exhorté les investissements d’Abu Dhabi dans les infrastructures pour le développement du secteur de l’aquaculture. Elle a particulièrement souligné le rôle de la technologie dans la libération de son potentiel et l’avant-gardisme des Emirats en matière de développement durable.

Bien qu’il soit difficile d’imaginer des conditions environnementales plus défavorables à l’aquaculture qu’aux Emirats arabes unis, où le désert domine les trois quarts du territoire et où l’eau douce se raréfie, Abu Dhabi s’est pourtant étroitement associé à l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le domaine de la pisciculture autour d’un projet de développement ambitieux. Les Emirats visent non seulement à rendre l’aquaculture plus efficace sur le plan énergétique mais aussi à lui offrir une dimension plus viable en termes économiques. Cette décision survient alors même que la demande en poisson et l’intérêt porté à une production locale s’accroissent au sein du pays.

Technologies novatrices pour une aquaculture durable

La technologie moderne, en ce sens, est la clé de la production aquacole durable émiratie. Cette dernière doit rapidement permettre l’approvisionnement du pays en poisson et l’amélioration de sa sécurité alimentaire. La FAO a pourtant estimé que la disponibilité en eau douce avait diminué de deux tiers au Proche-Orient et continuerait sa chute, atteignant 50% supplémentaires d’ici 2050.

Toutefois, les spécialistes ont trouvé des solutions novatrices en faveur de la pisciculture, notamment avec les systèmes de recyclage de l’eau permettant non seulement de conserver de l’eau douce, précieuse ressource, mais aussi de créer des conditions idéales pour l’élevage de poissons. Et ce, même en milieu désertique ! Des systèmes informatiques de surveillance sont également mobilisés pour contrôler continuellement la température, la qualité et le niveau d’oxygène de l’eau. Ainsi, la production locale de saumon de l’Atlantique, de mérou, de bar ou encore de caviar biologiques pourrait atteindre 30 000 tonnes par mois d’ici 2030.

 

Production de phytoplancton pour nourrir les poissons de l’exploitation. ©FAO/FameMedia

 

Un projet écologique et rentable

La stratégie globale des Emirats comprend de nombreuses initiatives pour la promotion des pratiques agricoles résilientes alliant productivité et préservation des écosystèmes. Par exemple, l’intégration inédite de la production d’énergie solaire à l’aquaculture fait des Emirats un leader régional dans la poursuite des objectifs de développement durable.

 

Des techniciens d’Emirate Fish Farm prélèvent des larves de poissons. ©FAO/FameMedia

 

Les initiatives émiraties agissent également sur le bien-être social en offrant des débouchés professionnels dans ce secteur à sa jeune population.

« L’agriculture technique exige de grandes compétences techniques. Nous devons investir dans la formation de la jeune génération et c’est l’un des objectifs du Gouvernement »

Fatema Al Mulla, analyste de recherche principale au Bureau de la sécurité alimentaire et de l’eau des Émirats arabes unis.

Ainsi, par l’élaboration d’un système d’agro alimentaire bleu, les Emirats ont la possibilité de répondre aux besoins locaux autant que de partager leurs savoirs-faire au reste du monde.

« La FAO collabore avec le gouvernement afin que les Émirats arabes unis deviennent un centre névralgique mondial dans le domaine de la technologie et de l’innovation agricoles »

Lionel Dabbadie, fonctionnaire principal chargé des pêches et de l’aquaculture à la FAO.

 

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