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Lifestyle

18.07.2019

Cordon bleu forme les chefs saoudiens de demain

L’institut de formation aux arts culinaires Cordon Bleu, basé dans le XVème arrondissement de Paris, vient d’ouvrir ses portes à une classe de 30 étudiants en provenance d’Arabie Saoudite. Une première, qui s’inclut dans le cadre du plan Vision 2030.

Depuis 2 jours, une nouvelle classe arpente les couloirs du prestigieux institut Cordon Bleu de Paris. Il s’agit d’une délégation d’élèves saoudiens, venus accomplir 14 mois de formation aux arts culinaires. A la suite de cette période d’enseignement théorique, les étudiants effectueront un stage dans les meilleures cuisines de l’hexagone. 

 

Améliorer la qualité de vie

 

Le programme, qui vise à donner accès à des compétences reconnues à la jeunesse saoudienne, est encadré par la fondation Misk. Il vient s’inclure dans la section “Quality of life” du plan Vision 2030, cher au Prince héritier Mohammed Bin Salmane. Le docteur Ibraheem Sheerah, chef de la direction des affaires du programme “Quality of Life” est certainement celui qui en parle le mieux : “Le programme Quality of life concerne différents aspects. La “Livability” -qui inclut les infrastructures, le transport, la santé- en est un, et le “Lifestyle” -qui inclut le sport, l’art et la culture, le divertissement, et, dans ce cas précis, les arts culinaires- en est un autre. Cette collaboration constitue donc un véritable pas en avant dans l’aspect “Lifestyle”, visant à promouvoir la culture saoudienne au travers de la cuisine, et à faire en sorte que nos jeunes acquèrent des compétences”. 

 

Un réseau international

 

L’institut s’enorgueillit d’agrandir son large réseau de collaborations internationales. Comme le rappelle le chef Eric Briffard, directeur de Cordon Bleu Paris et de la section Arts Culinaires :”Aujourd’hui, nous sommes le premier réseau d’arts culinaires et de management hôtelier au monde avec plus de 35 instituts. A Paris, nous avons plus de 62 nationalités, et plus de 110 à travers le monde. Nous sommes depuis toujours ouverts au monde, et nous sommes très contents d’accueillir cette classe de 30 élèves d’Arabie Saoudite”.

 

 

La gastronomie française fait rêver

 

Parmi les étudiants, les yeux sont pleins d’étoiles, tant la France, et Paris en particulier, incarne la haute gastronomie. Ils viennent tous d’horizons différents, mais partagent la même admiration. D’aucuns sont déjà des professionnels des métiers de bouche dans le royaume, comme Oday Wafa : ”La France est le meilleur endroit au monde pour trouver de la bonne nourriture, de bons chefs. Je suis désolé, pas seulement bonne, la meilleure nourriture, et les meilleurs chefs” ; d’autres ont entrepris un changement radical dans leur carrière, auparavant ingénieurs, ou même médecins, comme Abdelatif : ”“Je pense que la cuisine française, en général, est quelque chose de très international. Ce n’est pas seulement la cuisine française, mais le savoir-faire français, la base de la cuisine. Ils vous apprennent tout depuis les bases et vous pouvez ensuite l’appliquer à n’importe quelle autre cuisine que vous voulez”.

 

Références à suivre

Ce ne sont certainement pas le parrain et la marraine de la promotion qui vont les contredire. Le premier n’est autre que Denny Imbriosi, chef italien de trois restaurants à Paris, en France depuis 10 ans. Cet ancien candidat de Top Chef, qui a collaboré avec les plus grands (5 ans comme sous-chef pour Alain Ducasse, excusez du peu !), se montre enthousiaste à l’idée d’accompagner et de soutenir la jeune promotion :La gastronomie française est un pilier de la cuisine mondiale. Moi-même, en tant qu’italien, je suis venu en France il y a 10 ans, exprès pour apprendre cette cuisine. Pour moi c’est très formateur, il faut apprendre la cuisine française avant de pouvoir créer notre propre cuisine personnelle”. La cheffe saoudienne Mayada Badr, alumni de l’institut et marraine de la promotion, abonde en ce sens, et ne cache pas sa joie de voir le royaume miser sur l’éducation culinaire de ses jeunes :“J’ai l’impression que l’Arabie saoudite ne fait pas que des pas, mais qu’elle fait des pas de géant dans le changement, et c’est très excitant pour moi qu’ils prennent maintenant 30 étudiants pour venir étudier ici comme je l’ai fait. J’ai l’impression que nous avons besoin de plus de chefs saoudiens en Arabie saoudite, et quiconque est à la recherche d’un emploi, je l’embaucherai dès qu’il aura son diplôme“. Cette dernière est à la tête d’un restaurant à Beyrouth, et d’une boulangerie-pâtisserie à Djeddah. A bons entendeurs …

 

Denny Imbriosi

 

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Publié le 18 July 2019