Oman : une montagne florissante au secret d’une technique ancestrale

En gravissant le djebel Akhdar, littéralement la “montagne verte”, vous pourrez traverser une quarantaine de villages-oasis. Ces paysages verdoyants possèdent leur propre microclimat, propice au développement abondant d’une biodiversité habituellement propre au pourtour méditerranéen. Mais cette région perchée en altitude doit surtout son impressionnant écosystème de ses falaj, un système d’irrigation traditionnel permettant la distribution équitable de l’eau. Et celui-ci fonctionne depuis plus de 400 ans, serpentant à travers les rues, tout en nourrissant les cultures en contrebas.

Un jardin florissant au milieu du désert

Dans les plaines de djebel Akhdar s’étendent aujourd’hui des palmeraies et roseraies à perte de vue, tapissant la moitié de la falaise. L’eau de rose est par ailleurs née de cette région, d’une cuisson fumée des pétales puis d’un filtrage fin. Grenadiers, pêchers et abricotiers poussent abondamment sur le bord des falaises et les chèvres d’élevage ou sauvages continuent de peupler la montagne. Le djebel demeure une oasis dans laquelle même le sultan d’Oman passe commande pour sa propre consommation.

Un potentiel écologique à explorer

Naturellement riche en eau, le djebel Akhdar possède un climat doux. A 2000 mètres d’altitude les températures se stabilisent à 10°C tandis qu’à Mascate, à à peine deux heures de voiture, la chaleur excède souvent les 40°C.

La prospérité de cet endroit sur le flanc des montagnes provient d’une réalisation humaine creusée dans la roche. Des canaux captent l’eau tapie dans les montagnes et l’eau s’achemine par des conduites de plusieurs kilomètres de long pour alimenter la végétation et abreuver les villages qui vivent de l’agriculture et de l’élevage. Revenant des siècles en arrière, des guets et des rondes s’organisent afin de surveiller tout au long du jour et de la nuit de l’écoulement et de la régulation des cours d’eau. Ce remarquable système d’irrigation vieux d’au moins quatre mille ans a été classé en 2006 au patrimoine mondial de l’Unesco.