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Histoire & Patrimoine

18.12.2023

Pourquoi de nombreux noms de stars sont-ils d’origine arabe ?

Acamar, Rasalased, Kochab… ces mots sont des exemples de noms de stars. À première vue, leurs étymologies semblent non identifiables. D’où viennent-ils donc ? En bref, de l’arabe, mais l’histoire est un peu plus complexe.

L’histoire commence au VIIIe siècle, au Moyen-Orient. Les califes abbassides s’intéressent de plus en plus à la science. Ils ont donc demandé que les travaux scientifiques des traducteurs précédents soient traduits en arabe, la lingua franca scientifique en plein essor dans le monde à cette époque. Des textes scientifiques grecs et romains, notamment l’Almageste de Claude Ptolémée, ont été traduits en arabe. Mais il ne s’agissait pas seulement d’un transfert linguistique, mais aussi d’une assimilation et d’un élargissement des connaissances. L’Almageste de Ptolémée, traduit aux VIIIe et IXe siècles, est devenu la pierre angulaire de l’astronomie islamique, enrichi de commentaires et d’affinements par les savants de l’époque. Il a incité de nombreux Arabes à se lancer dans l’étude de l’astronomie et à se consacrer à la science de l’espace.

 

 
 
 
 
 
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L’essor de l’astronomie islamique

Des astronomes islamiques comme Al-Ḥasan Ibn al-Haytham et Ibn al-Shatir ont fait des progrès considérables en affinant les techniques d’observation et en développant des instruments avancés. Les astrolabes et les cadrans solaires, produits de cette nouvelle civilisation, ont permis de mesurer avec précision les positions et les mouvements célestes. L’application pratique de l’astronomie était primordiale dans la civilisation islamique, en particulier dans le contexte du commerce et de la navigation. Les vastes routes commerciales nécessitaient une navigation précise, et l’astronomie fournissait les moyens d’y parvenir. Les étoiles brillantes, visibles sans télescope, sont devenues des points de référence essentiels pour la navigation, ce qui a conduit à nommer les étoiles en arabe, une pratique qui a perduré en raison de son utilité.

L’influence s’est étendue au-delà de l’astronomie, jusqu’aux mathématiques, où l’adoption des chiffres arabes a révolutionné les calculs. La diffusion de ces chiffres en Europe a eu un impact supplémentaire sur l’influence des pratiques scientifiques du monde arabo-musulman sur le continent européen. Lorsque l’Europe est entrée dans le Moyen Âge et la Renaissance, les textes astronomiques arabes, y compris les noms d’étoiles, ont été réintroduits par le biais de traductions. Cependant, les difficultés linguistiques et les traductions imparfaites ont entraîné des altérations et des latinisations de certains noms. Malgré ces modifications, de nombreux noms d’étoiles arabes ont perduré et continuent d’être utilisés dans l’astronomie contemporaine. C’est pourquoi, bien que la plupart des noms des étoiles brillantes proviennent de l’arabe, ils sont souvent latinisés et parfois légèrement modifiés. Parmi les autres noms d’étoiles arabes, citons Altair, de l’arabe Al-ta’ir, qui signifie le vol, Menkar, de l’arabe Minkhar, qui signifie la narine, ou Sulafat, de l’arabe Sulahfat, qui signifie la tortue.

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Publié le 18 December 2023

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