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Histoire & Patrimoine

28.06.2023

L’Aïd al-Adha : Des traditions abrahamiques aux pratiques modernes

Si les chrétiens ont Noël et Pâques, les musulmans se réjouissent de l’Aïd el-Fitr et de l’Aïd el-Adha. Ces deux célébrations religieuses rythment le calendrier islamique et constituent les plus grandes fêtes pour les musulmans du monde entier.

Si l’Aïd el-Fitr suit directement le mois de jeûne du Ramadan, qu’en est-il de l’Aïd al-Adha ?

Il suffit de se pencher sur l’étymologie du nom de cette célébration pour se rendre compte de ce dont il s’agit. En arabe, l’Aïd al-Adha signifie la fête du sacrifice. Le terme Aïd désigne une fête ou une célébration. Son étymologie remonte à une racine trilitère, “عيد” (ʕ-y-d), associée aux concepts de récurrence, d’habitudes et de temps ou de lieux déterminés. L’expression fait en outre référence à la nature sacrificielle de cette fête, qui implique l’offrande d’un sacrifice animal appelé adh’ha ou qurbān en arabe et dans d’autres langues sémitiques telles que l’hébreu et l’araméen.

C’est pourquoi, en ce jour d’une importance capitale, les familles musulmanes se rassemblent et sacrifient un animal, généralement une chèvre, un mouton, un chameau ou une vache. La viande est ensuite répartie entre les membres de la famille, les voisins et les personnes dans le besoin. Mais d’où vient cette tradition ?

 

Les racines abrahamiques

Les origines de l’Aïd al-Adha puisent leurs racines dans les récits des religions abrahamiques. L’événement commémoré par les musulmans remonte aux traditions hébraïques et à l’Ancien Testament.

Il relate l’épreuve de foi accordée à Abraham, qui a été appelé à sacrifier son fils, Isaac, avant de se voir offrir un agneau en guise de récompense pour sa confiance en Dieu. Dans la tradition islamique, ce test de foi d’Abraham ne concernait pas Isaac, mais plutôt son autre fils, Ismaël. Ainsi, le récit d’Ibrahim, comme on l’appelle en arabe, se déroule avec des visions récurrentes qui décrivent l’offrande sacrificielle de son fils, Ismaël, né d’Agar. Acceptant cette vision comme un commandement divin, Abraham transmet le message à son fils. Le Coran relate leur conversation, mettant en exergue leur démonstration de foi et d’obéissance. Père et fils se préparent ainsi à accomplir la volonté divine.

 

Le sacrifice d’Isaac par Le Caravage (1603). Les musulmans estiment qu’il s’agissait d’Ismaël et non d’Isaac.

Au cours de ces préparatifs, Satan, appelé Iblis en Arabe, tente de dissuader Abraham et sa famille de se conformer au précepte de Dieu. En signe de défiance, Abraham repousse l’influence de Satan en lui lançant des cailloux. Pour rappeler ce rejet du mal, les pèlerins qui participent au rituel du Hajj reprennent cette tradition en jetant des pierres sur des colonnes symboliques à La Mecque, symbolisant l’endroit où Satan a tenté d’écarter Abraham de sa mission.

Devant l’engagement d’Abraham et sa volonté de sacrifier ce qui lui était le plus cher, Dieu est intervenu. Selon la tradition islamique, l’archange Gabriel, dénommé Jibril en arabe, surgit devant Abraham en proclamant: “Ô Ibrahim, tu as accompli les révélations”. Un agneau est alors descendu du ciel en guise d’offrande céleste à la place d’Ismaël.

Importance aujourd’hui

Les musulmans du monde entier font mémoire de cet événement en célébrant l’Aïd al-Adha, une fête qui rend hommage à la foi d’Abraham et à la survie d’Ismaël. Cette fête rappelle les sacrifices consentis par les prophètes de la religion islamique et met l’accent sur les valeurs de dévotion, d’obéissance et de gratitude.

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Publié le 28 June 2023

#monde arabe