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Arts & Culture

20.06.2019

Celestial Bodies : un livre pour marquer l’histoire

Qu’un livre arabe soit sélectionné pour le Man Booker International (MBI) Prize 2019 constituait déjà un évènement en soi. Le fait de remporter la victoire permet en plus à son auteur, Jokha al Harthi, d’entrer dans l’histoire en devenant le premier auteur arabe à remporter cette disctinction, avec son roman intitulé Celestial Bodies…

A l’occasion de la cérémonie de remise de prix du Man Booker International Prize 2019, l’auteur omanie Jokha Al Harthi a véritablement marqué l’histoire de la littérature internationale. Tout d’abord, elle est devenue le premier écrivain féminin d’Oman à être traduit en Anglais. Ensuite, elle est désormais le premier auteur en provenance du Golfe à remporter le prix.

 

Un livre témoin d’une époque

 

Celestial Bodies raconte l’histoire de trois générations de femmes vivant dans le village d’al-Awafi à Oman. Des protagonistes qui seront les témoins de l’évolution de leur pays, d’une société traditionnelle, perpétuant des traditions telles que l’esclavage, à celle post-coloniale, et sa plongée complexe dans le présent, sa confrontation à un monde en pleine mutation.

 

2 femmes, 1 prix

 

Le concours récompense l’auteur et le traducteur du roman de la même manière. Ainsi, Jokha Al Harthi partage la dotation de 50 000 £ adjointe au prix avec sa traductrice Marylin Booth. A noter que chaque auteur et traducteur nominé reçoit une prime de 1 000 £ indépendamment du résultat.

 

Jokha Al Harthi et Marylin Booth

 

L’auteur est coutumière du fait puisqu’elle avait reçu en 2010 la récompense du meilleur roman d’Oman pour Celestial Bodies. Elle avait en outre été nominée lors du trophée Sahikh Zayed Award for Young Writers, pour les jeunes auteurs. Sa bibliographie comporte deux autres romans, deux recueils de nouvelles, ainsi qu’un livre pour enfants. Ses travaux ont été traduits en Anglais, Allemand, Italien, Coréen, et Serbe.

 

Marylin Booth quant à elle, est une universitaire américaine spécialisée dans les traductions d’oeuvres en arabe.

 

“Intellectuel et sentimental”

 

Bettany Hughes, présidente du jury, ne tarit pas d’éloges sur le roman qu’elle et ses pairs ont choisi de récompenser :”C’est un livre qui séduit tant sur le plan intellectuel que sentimental. Il est extraordinaire dans sa façon d’aborder un monde en pleine transition philosophique, politique, intellectuelle, et sociale. La traduction est précise et lyrique à la fois, elle joue avec les cadences de la poésie et celle du discours oral” a-t-elle déclaré.

Bettany Hughes

 

Egalement membre du jury, la philosophe Angie Hobbs, dresse le constat suivant : “Ce livre nous parle de l’extrême compléxité de nos relations émotionnelles, et de notre rapport à l’histoire”.

Suite à la cérémonie, Jokha Al Harthi a confié quelques mots à la presse : “J’espère que les lecteurs internationaux découvriront qu’Oman a une communauté d’écrivains active et talentueuse qui ne vit que pour son travail, son art”.

 

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Publié le 20 June 2019