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Arts & Culture

04.10.2023

Habibi Funk : le label viral qui propulse le funk arabe sur la scène mondiale

Dans les tréfonds des magasins de musique vintage disséminés au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, un trésor caché de morceaux de funk et de rock se cachait, attendant que quelqu’un comme Jannis Stürz, un collectionneur de morceaux allemand passionné, les dévoile. Cette quête a donné naissance à Habibi Funk.

Une découverte à Casablanca

Fondé en 2012 par le DJ berlinois Jannis Stürz, Habibi Funk est plus qu’un genre, c’est un label à part entière avec une mission unique. Stürz s’est embarqué dans un voyage musical pour déterrer la musique rock et funk oubliée du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Ce voyage a commencé lors d’un spectacle de DJ au Maroc, où Stürz est tombé sur des albums des années 70 et 80 imprégnés d’une touche occidentale. Cette rencontre fortuite a donné naissance au concept de Habibi Funk, un répertoire de classiques du funk arabe et de joyaux moins connus.

Le vaste répertoire de Habibi Funk s’étend sur plusieurs décennies, des années 1950 aux années 1980, et présente une mosaïque de genres musicaux qui englobent le folk, le rock, le disco, le jazz et des sous-genres progressifs. L’insatiable esprit d’investigation de Stürz – qui lui a valu le surnom de “digger” – transparaît notamment dans sa redécouverte d’artistes tels que Faddoul, dont l’interprétation de “Papa’s Got a Brand New Bag” de James Brown a fait de lui une référence en matière de rock progressif arabe. Faddoul a été la première percée du DJ allemand. “Il n’est pas très subtil, il est plein d’énergie et va droit au but. Si c’est le premier disque que vous écoutez, vous comprenez tout de suite”, explique-t-il à The Independent. Stürz se rend fréquemment dans les villes du monde arabe et consacre une grande partie de son temps à parcourir les magasins de musique vintage, où il passe au crible les vieilles cassettes pour dénicher ces joyaux cachés.

 

 
 
 
 
 
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“L’une des choses que quelqu’un m’a rapidement fait remarquer et que j’ai cessé d’utiliser, c’est le mot “découverte”, parce que ce n’est pas de la musique qui n’existait pas avant que je n’y arrive”, ajoute-t-il. Surtout quand on vient de l’Occident et qu’on a affaire à des biens culturels de la région, je pense que le terme “découvrir” est historiquement compliqué.”

Un nouveau souffle pour la musique arabe alternative

Récemment, de nombreux artistes arabes sont devenus viraux grâce aux réseaux sociaux, des plateformes ayant propulsé des talents comme Saint Levant, Elyanna et Wegz vers la célébrité mondiale. La musique arabe étant de plus en plus appréciée dans le monde, Habibi Funk a également trouvé sa place, accumulant des dizaines de milliers d’abonnés sur Spotify et des centaines de milliers de “likes”. Cependant, la véritable force d’Habibi Funk n’est pas de rendre célèbres des artistes existants, mais de ressusciter des artistes oubliés. C’est le cas de Najib Alhoush et de son groupe, The Free Music, dont la musique lui a valu des ennuis avec la dictature libyenne de l’époque, le régime de Kadhafi, ce qui l’a fait disparaître de la mémoire des gens, tant en Libye qu’à l’étranger, jusqu’à ce que Stürz redécouvre sa musique.

 

 
 
 
 
 
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Publié le 4 October 2023

#Monde arabe