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Arts & Culture

27.12.2023

Le maté : le pont entre le Levant et l’Amérique latine

De nombreuses stars latino américaines du football sont souvent photographiées en train de boire du Maté, mais cette boisson est également populaire au Levant. Comment s’y est-elle introduite ?

Le maté, dérivé du mot quechua “mati”, est traditionnellement préparé dans une calebasse et bu à l’aide d’une paille métallique, appelée bombilla. Cette boisson, fabriquée à partir des feuilles de la plante Yerba maté (Ilex paraguariensis), est originaire d’Amérique du Sud, en particulier de pays comme l’Argentine, le Paraguay et le Brésil. L’Argentine, premier producteur mondial de Yerba maté, a exporté 42,9 millions de kilogrammes de cette plante en 2020, la Syrie étant son plus grand marché, avec 76 % de ses exportations. 

Comment a-t-il atteint le Levant ?

L’importance du maté au Moyen-Orient remonte au début du XXe siècle, lorsque des milliers de Syriens et de Libanais ont émigré en Argentine. Les chercheurs estiment qu’environ 46 000 personnes originaires de ces régions se sont installées en Argentine avant 1913, fuyant les troubles liés à la chute de l’Empire ottoman et cherchant un refuge contre les conflits naissants dans la région. Mais ce n’est qu’à la fin des années 1960 que le maté a fait une entrée remarquée au Moyen-Orient. La récession économique dans les pays d’Amérique du Sud et l’instabilité politique, caractérisée par des coups d’État et des dictatures militaires, ont incité de nombreux immigrants levantins à retourner dans leur pays d’origine. Cette période a coïncidé avec un boom économique au Moyen-Orient, sous l’impulsion de l’industrie pétrolière.

“Le maté est originaire d’Argentine et on raconte qu’il a été rapporté ici par des migrants qui en sont revenus”, explique Samah Halawi, un cheikh druze, au journal Le Point.

 

 
 
 
 
 
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Les rapatriés ont apporté avec eux la tradition du maté, l’intégrant dans leurs communautés. Au Liban et en Syrie, le maté est rapidement devenu un symbole d’hospitalité, notamment au sein de la communauté druze, particulièrement touchée par les bouleversements historiques des XIXe et XXe siècles.

Le maté à la levantine

En Syrie et au Liban, le maté est souvent servi sur un plateau, accompagné de zestes de citron, de sucre et parfois d’herbes, selon les goûts et les préférences locales. Le matériel utilisé pour boire le maté diffère également ; au lieu des grandes calebasses sud-américaines, on préfère des calebasses plus petites (qar’a), ainsi qu’une version plus courte de la bombilla, connue localement sous le nom de masassa.

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Publié le 27 December 2023

#Liban

#Syrie