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Arts & Culture

18.02.2019

5 romans graphiques repérés au Salon Maghreb-Orient des livres 2019

Le week-end dernier, se tenait à l’hôtel la 25ème édition du Salon Maghreb-Orient des livres.
L’occasion de faire un tour d’horizon de la littérature arabe: du Maroc à la Tunisie, en passant par l’Egypte, le Levant et l’Irak. Mais aussi de découvrir des oeuvres plurielles en littérature jeunesse, poésie, fiction, ou encore roman graphique. Un genre à succès depuis quelques années, puisqu’il permet de raconter la grande histoire d’une façon à la fois didactique et personnelle. Voici une sélection à ne pas manquer.

L’odyssée d’Hakim, Tome 1 De la Syrie à la Turquie

Cette bande dessinée émouvante et drôle raconte le périple d’un jeune réfugié syrien: Hakim. Son récit est retranscrit à travers les planches du dessinateur Fabien Toulmé qui, après avoir visionné le journal télé un soir de 2015, décide d’humaniser ces migrants mourant quotidiennement en Méditerranée pour rejoindre l’Europe dans l’indifférence la plus totale, alors qu’un crash d’avion fait la une de tous les journaux. Il nous invite donc à suivre le jeune Hakim dans son odyssée incroyable, qui est pourtant celle de milliers d’âmes humaines, soumises au même sort. Une manière de mettre des visages et des noms sur ces personnes “migrants” dont les parcours restent trop souvent invisibles.

L’Odyssée d’Hakim, T1 De la Syrie à la Turquie (2018) Fabien Toulmé

 

Laban et confiture, ou comment ma mère est devenue libanaise

La dessinatrice jeunesse Lena Merhej, reconnue pour ses oeuvres comme Je pense qu’à la prochaine guerre on sera mieux préparés (2006), nous rapporte dans cette bande dessinée l’histoire de sa mère: médecin allemande installée au Liban à la fin des années 60 avant l’éclatement de la guerre civile. Avec son coup de crayon mutin et ses planches en noir et blanc, elle raconte la drôle réalité troublée des enfants issus d’une double culture. L’auteur se joue des clichés entre Orient et Occident avec dérision en partageant avec le lecteur ses souvenirs d’enfance et anecdotes familiales, comme les différences entre sa mère et les mères “typiques” orientales,. Mais elle livre surtout un témoignage touchant sur la vie d’une exilée dans un pays déchiré par la guerre, sur l’éloignement et sur la problématique de l’intégration.

Laban et confiture (réédition 2018)
Lena Merhej

Si je t’oublie Alexandrie?

Véritable enquête journalistique au sein de la communauté juive d’Egypte, Et si je t’oublie Alexandrie est l’exploration familiale  de son auteur: Jérémie Dres. Après Nous n’irons pas voir Auschwitz, où le bédéiste partait à la recherche de ses origines polonaises, cette fois, il creuse du côté de ses racines maternelles égyptiennes. Il part donc avec sa mère à Alexandrie enquêter sur son héritage familial mais aussi sur un patrimoine presque oublié: celui de la communauté juive d’Egypte. Un périple qui lui fera faire des rencontres très intéressantes comme Amir Ramsès, réalisateur controversé du documentaire Les derniers Juifs d’Égypte ou encore Magda Haroun, présidente de la communauté juive du Caire. Un véritable reportage d’investigation qui exhume une mémoire en voie de disparition.

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La trilogie de Beyrouth

La Trilogie de Beyrouth est un triptyque graphique qui suit plusieurs générations d’individus dans la capitale libanaise, sur plus de deux décennies. Des espoirs socialistes et panarabes des années 60, au déclenchement de la guerre civile dans les années 70, en passant par l’exil et la reconstruction, Barrack Rima y retrace les événements marquants de l’histoire de son pays, dans un récit polyphonique mêlant à la fois souvenirs familiaux et mémoire collective. Le dessinateur libanais qui s’est expatrié à l’étranger durant la guerre civile a étudié à l’école des beaux arts de Bruxelles où il a conçu « Beyrouth », premier volet de sa trilogie. Sorti en 1995, ce chapitre introduit un personnage central du récit : le dernier hakawati de Beyrouth, un conteur d’histoire qui accompagnera le lecteur Dans Beyrouth Bye Bye, deuxième épisode de la série sorti en 2015, et dans Beyrouth Rewind (2017), son dernier épisode.

Extrait de Trilogie de Beyrouth (1995, 2015, 2017)
Barrack Rima

Parfum d’Irak

Avant de devenir une bande dessinée et un film d’animation, Parfum d’Irak est à l’origine une saga de 1000 tweets que Feurat Alani, journaliste français d’origine irakienne, décide de partager sur son histoire personnelle et familiale. Son ambition, comme il l’a confié à plusieurs médias, était alors d’humaniser le peuple irakien, souvent réduit aux analyses froides et chiffrées des journaux. Parfum d’Irak est ainsi un voyage sensoriel dans la jeunesse de l’auteur, un grand bain nostalgique dans ses souvenirs aux saveur abricot et cardamom de son pays d’origine. Des observations naïves et amusées de l’enfance durant les vacances d’été, où il confronte sa vie de privilégié en France à celle en l’Irak, à celles plus éclairées de l’âge adulte lorsqu’il y retourne en qualité de journaliste pendant l’invasion américaine de 2003,  il déroule la fresque touchante et tragique d’un pays qui se délite progressivement dans le chaos et la guerre.

Parfum d’Irak (2018)
Feurat Alani/ Léonard Cohen

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Publié le 18 February 2019

#Egypte

#Irak