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Tech & Business

12.02.2021

Lina Ghotmeh : “Beyrouth est la ville de tous les possibles”

L’architecte Franco-Libanaise Lina Ghotmeh a récemment reçu le prix «Tamayouz», qui récompense l’excellence des femmes architectes du Proche-Orient et d’Afrique du Nord. Une reconnaissance supplémentaire pour cette architecte plusieurs fois primée à l’international.

Née à Beyrouth dans les années 80, Lina Ghotmeh a gardé de cette ville cosmopolite et plurielle marquée par les différentes années de guerre, un certain sens de l’improvisation et de la créativité. Des qualités qui l’ont dirigé vers l’architecture qu’elle a d’abord étudiée à l’Université Américaine de Beyrouth, avant de rejoindre l’École Supérieure d’Architecture à Paris. Depuis, elle a lancé LGA (Lina Ghotmeh architecture), son cabinet d’architecture Parisien à travers lequel elle réalise de nombreux projets en France et à l’international, à l’instar du Musée National Estionien, les ateliers Hermès en France ou encore Stone Garden, un ensemble de logements à Beyrouth, hommage aux dualités qui composent la ville.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de faire des études d’architecture? 

Le cinéma, la science-fiction, l’écriture, le désir de raconter une histoire spatiale. Mais aussi Beyrouth, ma ville natale, son chaos, l’envie de reconstruire, l’envie d’une ville inclusive, de nature dans l’architecture.

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Vous avez participé à des projets variés partout dans le monde comme des établissements culturels, des boutiques de luxe ou encore des complexes immobiliers. Qu’est-ce qui vous attire dans un projet? 

L’aventure humaine qui peut en découler. Les porosités et contaminations possibles et pluridisciplinaires dans un projet. L’énergie d’un lieu, sa nature, le rôle qu’une création peut jouer dans un contexte. Je suis attirée aussi par les défis, les situations complexes qui demandent de l’innovation et du sens aussi bien architecturaux que programmatiques

Quel est votre processus créatif lors de la conception d’un projet? 

Je fais beaucoup de recherches. J’aime bien penser la création par le questionnement, une conception  qui passe par le dialogue avec le passé et le futur, qui nécessite une fine écoute du lieu, de la matière, de la terre. Une quête vers l’extraordinaire intelligible et accessible à tous et toutes. 

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Où puisez-vous vos inspirations? 

Le climat, la géographie, l’histoire, le vivant et une fascination constante envers la nature

Selon vous, qu’est-ce qui explique le succès du Musée National Estonien récompensé du prix 2016 Afex 2016?

C’est un projet à l’écoute de son lieu. Une utopie réelle. Une aventure pluriculturelle, et un territoire ouvert à l’appropriation.  Le bâtiment conte à la fois le passé militaire du lieu et la poésie d’une nature extraordinaire. Il est à la fois monumentalité et absence. 

Quel est votre plus beau projet à ce jour selon vous? Et pourquoi? 

C’est une question difficile car chaque projet représente une quête passionnée pour partager la beauté de ce monde. Le lancement de mon atelier d’architecture sûrement, car c’est une aventure humaine qui s’épanouit de jour en jour. La tour Stone Garden aussi, une lettre d’amour pour ma ville natale, une expression d’une terre labourée qui cherche son ancrage. La poétique de la nature, le pouvoir de la main qui se dégage au travers des Ateliers Hermès en cours de construction. Le scintillement de 340 chandelles éclairées pour un dîner aux grands verres au palais de Tokyo…

Qu’est-ce que ça vous fait d’avoir reçu le prix Tamayouz qui sacre l’excellence des femmes architectes du Proche-Orient et d’Afrique du Nord? 

C’est avec beaucoup d’humilité que je reçois ce prix. Je suis très attachée au Proche Orient, à l’Afrique, comme je le suis à la France et à Paris. Ce prix n’est qu’une occasion de confirmer la responsabilité que je ressens envers notre environnement, l’engagement dans la qualité de l’architecture dans toute ses implications.

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Comment votre ville d’origine a- t-elle influencé votre travail? 

Beyrouth est la ville de tous les possibles, des contradictions, de la complexité. Elle apprend à être polymorphe, à sortir du cadre, à dessiner l’imprévu et à penser une architecture qui ouvre l’imaginaire

Quel est le secret d’un bon architecte selon vous? 

Un pas par terre, un autre dans l’air.

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